CULTURE

Pouchon Duverger s’effondre sur scène : une soirée de fête qui rappelle l’importance vitale des équipes médicales

L’incident survenu à 1h43 du matin lors de la soirée réunissant KLASS et Djakout #1 a fait basculer l’ambiance festive dans l’angoisse. L’effondrement soudain de Pouchon Duverger sur scène, suivi d’une intervention rapide des professionnels de santé présents, souligne plus que jamais la nécessité d’un dispositif médical solide lors des grands rassemblements. La soirée s’annonçait mémorable : KLASS, Djakout #1 et une foule en liesse sous la direction musicale de Touchem Douce. Mais à 1h43, tout bascule. En pleine prestation, Pouchon Duverger s’effondre brutalement sur scène. Le choc est immédiat. La musique s’interrompt, le public retient son souffle, et l’ambiance de fête se transforme en un instant de pure inquiétude. C’est alors que la présence de professionnels de santé se révèle déterminante. Policiers, agents médicaux et membres de l’équipe de l’artiste se précipitent sur scène. Les gestes sont rapides, précis, coordonnés. En quelques minutes, Pouchon est stabilisé, provoquant un tonnerre d’applaudissements soulagés dans la salle. Cet incident rappelle une réalité souvent minimisée dans l’organisation de spectacles : les artistes subissent des pressions physiques intenses chaleur, fatigue, effort vocal, rythme soutenu et les foules massives exigent toujours un dispositif médical robuste. La réaction exemplaire des équipes sur place prouve que la prévention sauve des vies. Sans ces professionnels, leur formation et leur équipement, la situation aurait pu être bien plus grave. En attendant des nouvelles officielles sur l’état de Pouchon Duverger, une leçon s’impose : aucun événement d’envergure ne devrait se dérouler sans la présence visible, formée et préparée de professionnels de santé. Ce soir-là, leur rapidité a fait la différence rappelant à tous que la fête n’exclut jamais la prudence.

Dadou Pasquet : le dernier accord d’un maestro qui faisait chanter l’âme haïtienne

Dans la nuit silencieuse du 22 au 23 novembre 2025, Haïti a perdu bien plus qu’un musicien. Elle a perdu une voix, une guitare, une étoile, un pilier. Elle a perdu Dadou Pasquet, l’homme qui transformait les notes en lumière et les rythmes en poésie. Et soudain, un vide s’est fait. Un vide plus grand que les scènes qu’il a illuminées, plus vaste que les villes qu’il a fait danser. Le souffle d’une époque Dadou n’était pas seulement le fondateur du Magnum Band. Il était l’architecte d’un son, le sculpteur d’une élégance musicale, le maître d’une esthétique que l’on reconnaît dès les premières mesures. Dans ses doigts, la guitare n’était plus un instrument : c’était une plume, une prière, une langue qui parlait au cœur des gens. Le konpa, sous son impulsion, a gagné en noblesse ; il est devenu conversation du monde, passerelle entre les îles, cadeau fait à la diaspora dispersée mais toujours connectée par le rythme. Un homme, une guitare, un pays On disait de Dadou qu’il jouait avec une précision de chirurgien et une tendresse de père. Qu’il composait comme on respire, qu’il chantait comme on raconte une histoire vraie. Ses accords portaient la sueur des bals populaires, la nostalgie des nuits tropicales, et la fierté d’un peuple qui résiste en dansant. Il a donné à Haïti une part de sa beauté sonore, une part qui ne vieillira jamais. Un héritage qui dépasse le temps Son œuvre est un pont. Un pont entre le passé qui se souvient, le présent qui applaudit, et l’avenir qui apprend. Dadou a inspiré des générations. Il a été un maître pour ceux qui cherchaient une direction, un phare pour ceux qui doutaient, un modèle pour ceux qui rêvaient d’un art sans compromis. Il laisse un héritage fait de chansons qui ne fanent pas, compositions qui voyagent encore, mélodies qui savent consoler, et une discipline musicale que beaucoup tenteront d’égaler, mais que peu atteindront. Quand un maestro s’éteint, le pays écoute Ce matin, Haïti n’a pas seulement pleuré. Elle s’est arrêtée. Elle a tendu l’oreille. Elle a entendu, dans le silence, les dernières vibrations d’une guitare qui ne voulait pas partir. Dans les rues de Port-au-Prince, dans les salons de Miami, dans les maisons tièdes de Montréal, dans les taxis, les radios, les téléphones, on a remis ses chansons. On a cherché sa voix. On a serré ses notes comme on garde un trésor. Car Dadou Pasquet n’est pas mort. Il a simplement changé de scène. La musique continue Et dans chaque accord qu’un jeune guitariste osera jouer, dans chaque danse qui fera vibrer une salle, dans chaque chanson qui racontera Haïti avec élégance et fierté, son esprit continuera d’habiter le pays. Car les grands artistes ne disparaissent pas : ils deviennent éternels. Et Dadou, lui, l’était déjà.

Jean Jean Roosevelt dévoile “Pou tyovi yo”, un album vibrant entièrement dédié aux droits des enfants

Port-au-Prince, 20 novembre 2025 — À l’occasion de la Journée mondiale de l’enfance, l’artiste haïtien Jean Jean Roosevelt lance officiellement “Pou tyovi yo”, un album profondément engagé composé de 11 chansons consacrées exclusivement aux droits des enfants. Fidèle à ses valeurs humanistes, l’auteur-compositeur interprète annonce que l’intégralité des bénéfices générés par ce projet sera reversée au profit des enfants défavorisés d’Haïti et du monde. Cette nouvelle production s’inscrit dans la lignée d’une carrière où l’artiste n’a jamais dissocié art, responsabilité sociale et engagement citoyen. Un artiste-phare de l’engagement social haïtien Révélé au grand public par son talent musical et son authenticité, Jean Jean Roosevelt s’est rapidement imposé comme l’un des artistes les plus engagés de sa génération. Lauréat de la médaille d’or aux 7èmes Jeux de la Francophonie, il a su utiliser sa renommée pour défendre des causes essentielles : la paix, la protection de l’environnement, l’équité de genre, le vivre-ensemble, et surtout les droits humains. Mais s’il y a un thème qui traverse toute son œuvre, c’est bien l’enfance. Depuis ses débuts, l’artiste a placé les enfants au cœur de son message artistique, dénonçant les injustices dont ils sont victimes et valorisant leur place dans la société. “Pou tyovi yo” : un album engagé, un acte citoyen Avec “Pou tyovi yo”, Jean Jean Roosevelt franchit une nouvelle étape. Les onze titres qui composent l’album abordent avec sensibilité, énergie et profondeur : • Le droit des enfants à l’éducation, • La protection contre les violences, • La lutte contre le travail forcé et l’exploitation, • Le droit à la santé, • Le droit à une vie digne et épanouie, • Et l’importance de la famille et de la communauté dans leur développement. Ce projet musical devient ainsi un outil de plaidoyer, une plateforme de sensibilisation destinée à toucher un large public, du grand public aux décideurs. Des actions concrètes au-delà de la musique Le communiqué rappelle que l’artiste n’en est pas à sa première initiative en faveur des enfants. Jean Jean Roosevelt a déjà produit plusieurs œuvres entièrement dédiées à ce public : • “Timoun Anvan”, • “Jean Jean des Petits”, • “Les 4 piliers relatifs aux droits des enfants”. Il a également mis en place de nombreuses activités socio-éducatives destinées aux écoles, aux communautés marginalisées et aux structures d’accueil d’enfants en difficulté. Dans un pays où l’insécurité, la pauvreté et les crises successives ont plongé des centaines de milliers d’enfants dans la vulnérabilité, l’engagement d’un artiste de cette envergure prend une signification particulière. Une voix qui dépasse les frontières : l’engagement international Nommé Ambassadeur de bonne volonté de l’UNICEF Haïti en 2022, Jean Jean Roosevelt s’est illustré sur la scène internationale en défendant avec ferveur les droits des enfants haïtiens. Deux moments forts de son engagement sont cités dans le communiqué : • Son intervention au Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) en décembre 2024, • Et son plaidoyer au Conseil de sécurité en août 2025. À chaque occasion, il a porté la voix des enfants privés d'école, victimes de violence armée, déplacés internes ou en situation de grande précarité. Il a rappelé, avec force, la réalité d’un pays où plus de la moitié des écoles ont été fermées en raison de l’insécurité, et où des milliers d’enfants vivent dans des zones contrôlées par des groupes armés. Son intervention, saluée par plusieurs délégations, a contribué à renforcer la visibilité internationale de la crise humanitaire que traverse Haïti. L’artiste militant : une œuvre en cohérence avec ses combats Jean Jean Roosevelt n’est pas un artiste engagé par effet de mode. Son parcours témoigne d’une cohérence rare : guitare au dos, plume en main, l’artiste poursuit un engagement constant qui transcende la scène musicale. Sa carrière a toujours été guidée par des valeurs fortes : • justice sociale, • dignité humaine, • solidarité, • protection des plus vulnérables, • égalité et vivre ensemble. Avec “Pou tyovi yo”, il transforme une fois de plus sa musique en outil de transformation sociale. Un message d’espoir pour une génération souvent oubliée Dans le contexte actuel d’Haïti, où les enfants représentent les premières victimes de l’effondrement institutionnel, cet album devient un souffle d’espoir. Il rappelle que chaque enfant, quel que soit son environnement, a le droit de rêver, d’apprendre et de vivre dignement. À travers ce projet, Jean Jean Roosevelt veut : • sensibiliser, • mobiliser, • responsabiliser, • et redonner une voix à ceux qui n’en ont pas. L’album “Pou tyovi yo” est disponible depuis le jeudi 20 novembre 2025 à 20 h (EST) sur toutes les principales plateformes musicales. L’artiste invite le public, les organisations, les écoles et les institutions à écouter, partager et soutenir ce projet dont les retombées serviront directement les enfants les plus vulnérables.

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SANTé

Nathacha Rosier : l’infirmière qui transforme des vies et inspire tout un peuple

Dans le Sud d’Haïti, là où les routes s’effacent entre montagnes et ravines, une femme illumine les villages et réinvente la santé avec courage, vision et passion. Nathacha Rosier n’est pas seulement une infirmière diplômée : elle est une force de transformation, une entrepreneure sociale audacieuse, et une leader communautaire engagée. Chaque jour, elle incarne ce que signifie véritablement servir, protéger et inspirer. Depuis ses débuts à Maniche, elle a choisi un chemin rare : mettre la santé et le bien-être au cœur de sa mission, en allant au-delà des murs des institutions, là où les patients sont le plus vulnérables. Diplômée en sciences infirmières en 2020 à l’Université Notre Dame d’Haïti et licenciée par le MSPP en 2021, elle a très vite démontré que la compétence seule ne suffit pas : il faut la passion, l’audace, la créativité et le courage pour transformer une communauté. Une vision audacieuse et un engagement sans faille Nathacha n’attend pas que les solutions viennent des autres. Elle crée, innove et agit. Février 2021 : Elle fonde Miss Nathou Resto, promouvant une alimentation saine, naturelle et accessible. Août 2021 : Après le séisme, elle organise la cuisson et la distribution de repas pour les familles sinistrées, apportant soutien et espoir en temps de crise. Décembre 2021 : Elle rejoint le centre de santé de Maniche, développant des programmes de prévention et de dépistage, touchant des centaines de femmes et d’hommes. Cette capacité à anticiper, innover et agir est l’une des qualités majeures qui fait d’elle une entrepreneure à succès : vision claire, leadership, audace et persévérance. Une clinique mobile, un pont vers l’espoir En août 2024, elle transforme son rêve en réalité : sa propre clinique à domicile, sillonnant les villages les plus reculés de Maniche, Camp Périn, Guilgo, Coraux, Saint-Louis, Cavaillon et Bananier. Depuis, elle a soigné près de 200 patients, franchissant ravines et chemins impraticables, chaque trajet étant un acte de courage, chaque geste posé un acte d’humanité. Chaque vie sauvée est un trophée, chaque sourire retrouvé un triomphe sur l’adversité. Les familles pleines de gratitude témoignent que Nathacha ne sauve pas seulement des corps, mais redonne la confiance et la dignité. Leadership et impact durable Pour amplifier son action, Nathacha fonde en juin 2025 l’OPSED’S (Organisation des Professionnels Sanitaires Engagés pour le Développement du Sud). Cette initiative fédère les professionnels de santé autour d’un objectif clair : protéger, éduquer et renforcer la communauté. Juillet 2025 : Formation de plus de 100 habitants aux gestes de premiers secours. Août 2025 : Organisation d’une clinique mobile gratuite, offrant des soins primaires à tous. Ces réalisations témoignent de son esprit stratégique, de sa discipline et de sa capacité à mobiliser et inspirer. Elle combine la vision d’une leader, le courage d’une aventurière et la sensibilité d’une humaniste. Un modèle universel d’excellence Nathacha Rosier est bien plus qu’une infirmière : elle est un exemple vivant de ce qu’une entrepreneure, un leader et une humaniste peuvent accomplir. Elle allie : -Vision et audace pour créer des solutions innovantes. -Persévérance et résilience face aux obstacles. -Leadership et capacité à inspirer ceux qui l’entourent. -Compassion et humanité pour transformer chaque vie en victoire. Elle milite pour un hôpital digne à Maniche, capable de traiter tous les patients, prouvant que la santé est un droit, pas un privilège. Ine source d’inspiration mondiale Aujourd’hui, Nathacha Rosier est un phare pour sa communauté, un modèle d’entrepreneuriat social et un exemple universel de courage et de détermination. Chaque patient soigné, chaque vie sauvée et chaque sourire retrouvé est la preuve qu’un seul individu, guidé par la passion, le service et l’excellence, peut transformer une région entière et inspirer le monde entier.

Haïti : alerte sanitaire après le passage de l’ouragan Melissa

Lors de la 28ᵉ édition des #MardisDeLaNation, le Gouvernement à travers son ministre de la santé, Dr Sinal BERTRAND a présenté les mesures mises en œuvre pour contenir cette crise sanitaire. L’accent est mis sur la prévention, la protection des populations vulnérables et la réhabilitation rapide des infrastructures de santé endommagées. Parmi les actions prioritaires : -Assistance immédiate aux populations sinistrées et soutien aux structures sanitaires affectées ; -Campagnes de sensibilisation et prévention, avec un message clair sur l’importance de l’eau potable, de l’hygiène personnelle et de la sécurité alimentaire ; -Opérations d’assainissement et distribution de kits d’hygiène dans les communautés les plus exposées ; -Surveillance sanitaire renforcée, permettant une réaction rapide face aux nouveaux cas et une coordination étroite avec les partenaires locaux et internationaux ; -Mobilisation des équipes médicales pour garantir la prise en charge des malades et la mise en place de centres de traitement temporaires si nécessaire. Le Gouvernement appelle toutes les communautés à rester vigilantes et à coopérer pleinement pour limiter la propagation des maladies. La population est invitée à respecter les mesures d’hygiène, à privilégier l’eau traitée ou bouillie et à signaler toute situation suspecte aux autorités sanitaires. Face à ces défis post-catastrophe, la prévention et la réactivité restent les armes essentielles pour protéger la santé publique et éviter que la situation ne se transforme en crise majeure.

Automédication en Haïti : une bombe silencieuse dans les foyers

Dans une petite pharmacie de Carrefour, une mère tend un billet de 500 gourdes au comptoir. Sans ordonnance, elle repart avec des antibiotiques pour “faire passer la fièvre” de son fils. Ce geste anodin, répété chaque jour dans les quatre coins du pays, illustre un danger invisible : l’automédication, une pratique devenue aussi courante que risquée En Haïti, se soigner soi-même sans avis médical est presque une norme. Pourtant, selon les experts, cette habitude pourrait à long terme affaiblir tout le système de santé. Pour en parler, Radio Télé Voix d’Haïti s’est entretenue avec le Dr André-Louis Bernard, médecin généraliste, professeur d’université et spécialiste en santé publique, formé à Cuba et en Suisse. Qu’est-ce que l’automédication ? Maxime Daniel Etienne (Journaliste) : Docteur Bernard, que signifie exactement “automédication” ? Dr André-Louis Bernard : “L’automédication, c’est le fait de se soigner soi-même sans consulter un professionnel. Cela inclut l’usage de médicaments achetés sans ordonnance, de restes de traitements ou de remèdes traditionnels. Cela peut sembler pratique, mais c’est une habitude dangereuse, surtout lorsqu’elle devient systématique.” « L’automédication n’est pas une solution, c’est une bombe à retardement sanitaire. » Dr Bernard Maxime Daniel Etienne : Quelles sont les principales causes de ce phénomène ? Dr André-Louis Bernard : “Il y en a plusieurs. D’abord, l’accès difficile aux soins : les hôpitaux sont souvent saturés ou trop éloignés. Ensuite, le coût élevé des consultations pousse beaucoup de familles à chercher des alternatives. À cela s’ajoute la facilité d’accès aux médicaments certaines pharmacies vendent sans ordonnance et la tradition des remèdes maison.” Un autre facteur majeur demeure le manque de sensibilisation. Selon une étude menée en 2023 par la Faculté de Médecine de l’Université d’État d’Haïti, plus de 65 % des Haïtiens reconnaissent avoir déjà pris des médicaments sans avis médical. « L’automédication n’est pas un choix individuel. C’est un problème collectif qui menace la santé publique. » Dr Bernard Des risques graves, souvent ignorés Les conséquences de l’automédication sont multiples et parfois irréversibles : Retard de diagnostic : certaines maladies graves passent inaperçues. Surdosage ou intoxication : les anti-inflammatoires et le paracétamol peuvent endommager le foie et les reins. Résistance bactérienne : l’usage abusif d’antibiotiques rend les infections plus difficiles à traiter. Effets secondaires imprévus : allergies, troubles digestifs, hémorragies, voire hospitalisations. Cas concret : “Un adolescent a pris plusieurs antibiotiques pour une fièvre. En réalité, il souffrait d’une infection pulmonaire sévère. Il a été hospitalisé d’urgence et heureusement sauvé, mais cette erreur aurait pu lui coûter la vie.” Dr Bernard Remèdes traditionnels : entre culture et confusion En Haïti, les plantes médicinales occupent une place historique dans les foyers. Si certaines ont des vertus reconnues, leur usage incontrôlé peut s’avérer dangereux. « Les plantes peuvent soulager certains symptômes, mais elles ne remplacent pas un diagnostic médical. Mal utilisées, elles peuvent aggraver l’état du patient. » Dr Bernard Les pharmacies, quant à elles, jouent parfois un rôle ambigu : la vente sans contrôle de médicaments favorise une spirale de dépendance et de faux traitements. Comment réduire ce fléau ? Le Dr Bernard propose plusieurs pistes de solution : 1. Consulter un médecin dès que les symptômes persistent. 2. Éviter l’usage d’antibiotiques sans prescription. 3. Respecter les doses indiquées sur les ordonnances. 4. Renforcer la régulation du secteur pharmaceutique. 5. Multiplier les campagnes de sensibilisation dans les écoles, médias et églises. « La prévention est la meilleure médecine. Informer, c’est déjà soigner. » Dr Bernard Une urgence de santé publique Au-delà des comportements individuels, l’automédication révèle une crise structurelle du système de santé haïtien : hôpitaux sous-équipés, absence de politique nationale sur le médicament, et vide réglementaire permettant la vente libre de produits potentiellement dangereux. « Tant que les médicaments se vendront comme du pain, la santé publique haïtienne restera en sursis. » Dr André-Louis Bernard Conclusion L’automédication en Haïti est plus qu’un réflexe populaire : c’est une bombe silencieuse qui fragilise les familles et compromet les efforts médicaux. Face à ce constat, la solution passe par l’éducation sanitaire, la régulation stricte et la responsabilité collective. Chaque comprimé pris sans avis médical est un pari risqué sur la santé un pari que trop de foyers haïtiens continuent malheureusement de perdre.

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Actualité

République Dominicaine : le passage préféré des cartels

Il y a des pays qui modernisent leurs ports pour le commerce. D’autres pour l’image. La République Dominicaine, elle, semble moderniser ses infrastructures pour accompagner la drogue dans son voyage international. Pendant ce temps, les autorités se penchent plus volontiers sur les petites populations migrantes que sur les cargaisons d’or blanc qui glissent sous leurs yeux. Les infrastructures : écrin pour le crime À Caucedo, les grues s’élancent comme des danseuses mécaniques. À Haina, les containers s’empilent en rangs parfaits. Les aéroports privés se succèdent, élégants, rapides… impeccables. Ironie cruelle : tout cela sert à impressionner le monde, alors que la drogue circule avec plus de fluidité que le tourisme international. Le pays brille… mais c’est la cocaïne qui y roule librement. Saisie record : 1,5 tonne de cocaïne Le 28 novembre 2025, la DNCD a détruit 1 450 kilos de cocaïne, saisis après plus de 12 heures de poursuite intense, à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Domingue. Trois hommes arrêtés, applaudissements pour les médias… mais ces opérations ne sont que des éponges sur un océan qui continue de passer. Pendant ce temps, les Haïtiens subissent fouilles, contrôles, et exclusions. La vraie cible Sous Abinader, la modernité du pays et sa façade touristique servent à masquer la priorité : la chasse aux migrants haïtiens, plutôt que la chasse aux réseaux transnationaux. Le message est clair : les cargaisons de cocaïne passent, les Haïtiens sont les cibles. Les touristes, eux, peuvent se baigner, danser et sourire : ils voient le rêve, pas le couloir que les cartels empruntent. Le paradoxe dominicain De Punta Cana, la mer est turquoise, les cocktails sont frais. De Santo Domingo, les tours de verre scintillent. Mais la nuit, derrière le vernis, les cartels traversent ports et pistes comme s’ils appartenaient au pays. Et les Haïtiens ? Suspectés, surveillés, chassés… Ironie du système : modernité et luxe d’un côté, brimades et discrimination de l’autre. La République Dominicaine avance vite… mais une partie de sa route appartient déjà aux trafiquants, et la chasse est ailleurs. Vigilance pour tous Touristes, admirez la beauté des plages et des hôtels, mais souvenez-vous : derrière le sable doré et les cocktails glacés, les véritables passagers des routes dominicaines sont les cargaisons de cocaïne. Et si vous croisez un Haïtien contrôlé à la frontière, souvenez-vous : ce n’est pas la drogue qui est traquée… mais lui. Sous Abinader, la vitrine brille, mais la nuit transporte toujours plus. La République Dominicaine reste le passage préféré des cartels… et un avertissement ironique pour ceux qui croient en la façade.

Date : 02-Dec-2025
Auteur : Maxime Daniel ETIENNE
Sport

Haïti : une FHF sous tutelle, mais un football national qui respire de nouveau

Port‑au‑Prince, 2 décembre 2025 Dans un contexte social et sécuritaire difficile, le football haïtien connaît un regain d’espoir. La FHF vient d’annoncer, via un communiqué officiel, la prolongation du mandat de son Comité de normalisation jusqu’au 30 novembre 2026, décision validée par la FIFA en vue de stabiliser, moderniser et réformer la gouvernance du « sport-roi » en Haïti. Cette décision arrive à un moment clé, alors que les différentes sélections nationales masculine, féminine et jeunes affichent des performances encourageantes malgré l’adversité. Gouvernance en chantier quand la réforme s’impose Depuis l’éviction de l’ancien président controversé de la FHF, l’instance dirigeante du football haïtien est placée sous la houlette d’un Comité de normalisation un mécanisme d’exception imposé par la FIFA en raison des scandales passés. Ce comité a pour mission de réviser les statuts de la Fédération, de professionnaliser la gestion des clubs, de garantir la conformité réglementaire et de préparer de nouvelles élections démocratiques. Le communiqué précise également que la FHF a progressé dans « la mise en place et l’extension du système de licences des clubs, destiné à garantir des standards élevés de gestion, de transparence et de professionnalisme. » Ces réformes visent à donner au football haïtien une assise solide, à l’abri des pratiques douteuses d’antan un préalable indispensable pour asseoir la crédibilité du sport dans un pays frappé par l’instabilité. Les sélections haïtiennes, fers de lance d’un renouveau sportif Pendant que la gouvernance structurelle se réforme, sur le terrain, les résultats montrent que le football haïtien ne s’est pas éteint bien au contraire. - Les Grenadières (sélection féminine senior) ont marqué l’histoire en validant une première participation à la Coupe du Monde en 2023. - La sélection U17 a réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde 2025 preuve que le vivier de talents haïtiens demeure riche, à condition d’être bien encadré. - Et surtout, la sélection masculine vient de décrocher un ticket pour la Coupe du Monde 2026 : un retour sur la scène mondiale après 52 ans d’absence. Une telle réussite, acquise alors que la majorité des matches éliminatoires ont dû être joués à l’étranger en raison de l’impossibilité d’organiser des rencontres à domicile, conséquence de l’insécurité persistante en dit long sur le moral, la détermination et le talent des joueurs haïtiens. Une victoire sportive, un souffle d’espoir national Ce retour aux grandes scènes du football mondial intervient à un moment où Haïti traverse une crise sans précédent crise sécuritaire, instabilité politique, exode interne, précarité économique. Dans ce contexte, la qualification pour la Coupe du Monde 2026 est bien plus qu’un exploit sportif : c’est un symbole d’unité, de résilience, et d’espoir. Pour beaucoup d’Haïtiens, l’équipe nationale redevient le miroir d’un pays capable de surmonter ses blessures, de briller malgré les turbulences. La FHF et le Comité de normalisation jouent un rôle crucial : s’ils parviennent à transformer les réformes structurelles en stabilité concrète, le football pourrait redevenir un pilier d’identité nationale et une source d’orgueil partagé. Défis à relever Pour que le rêve devienne durable Mais le chemin reste semé d’embûches. La prolongation du mandat du Comité de normalisation rappelle l’urgence d’achever les réformes : adoption de nouveaux statuts, transparence financière, organisation d’élections crédibles. Tant que l’instabilité institutionnelle persiste, la confiance ne sera qu’à demi établie. Par ailleurs, sans ligues locales actives, sans infrastructures sécurisées des problèmes récurrents face à la violence et la crise la formation des jeunes talents reste compromise. La réussite des équipes nationales, dans ces conditions, relève presque du miracle. Enfin, pour capitaliser ce momentum, il faudra des investissements en stades, en encadrement, en formation technique mais surtout de la volonté politique et sociale. Car dans un pays fracturé, le sport ne peut être qu’un miroir de la société. La FHF prolonge la normalisation. Le football haïtien, lui, remonte la pente. Entre réformes structurelles et exploits sportifs, l’heure est à la reconstruction d’un football digne, compétitif et inclusif. Si la gouvernance change pour de bon, si les succès des Grenadiers, des Grenadières, des jeunes pousses, deviennent la norme plutôt que l’exception alors le ballon rond redeviendra un vecteur de cohésion, d’espérance et de fierté pour toute la nation. Parce que dans la tourmente, le football donne à Haïti ce qu’elle mérite : la lumière.

Date : 02-Dec-2025
Auteur : Paul Markenley AUGUSTIN
Politique

Haïti : vers un retour à l’ordre constitutionnel le CPT adopte le décret électoral, un pari audacieux en pleine crise

Port-au-Prince, 2 décembre 2025 Ce 1er décembre, en plein tumulte national, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a franchi une étape décisive : le gouvernement, réuni en Conseil des Ministres sous la présidence de Laurent Saint-Cyr, a adopté à l’unanimité le projet de décret électoral. Cette initiative marque une volonté affichée avec détermination de revenir à un ordre constitutionnel, fragilisé depuis plusieurs années. Le décret, désormais approuvé, trace les grandes lignes du processus électoral à venir : calendrier, mécanismes d’organisation, garanties de transparence, délais précis… Autant d’éléments qui, sur le papier, semblent répondre aux attentes d’une population assoiffée de démocratie et de stabilité. Le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, ainsi que les membres du gouvernement, ont réaffirmé leur engagement à mobiliser l’ensemble des ressources de l’État pour rendre possible des élections « inclusives, sécurisées et crédibles » dans les plus brefs délais. « Le cap est désormais clairement fixé : la priorité absolue est l’organisation imminente des élections. » Déclaration du Premier ministre. La publication prochaine du décret dans Le Moniteur, journal officiel de la République d’Haïti, constitue un signal important : le CPT et le gouvernement entendent à nouveau donner à la population la parole, après près d’une décennie sans scrutins nationaux. Depuis 2016, le pays n’a plus organisé d’élections générales, et l’assassinat du président en 2021, suivi de l’effondrement des institutions, a plongé la nation dans une crise politique profonde. Selon des sources proches du dossier, ce décret prévoit un calendrier électoral longuement attendu ; mais reste soumis aux conditions d’un retour au moins partiel de la sécurité, un défi majeur dans le contexte actuel. Le défi est colossal. Depuis des mois, Haïti traverse une crise multidimensionnelle : institutionnelle, économique, sécuritaire. Les groupes armés selon les Nations unies ont pris le contrôle de vastes pans du territoire, paralysant l’action de l’État. Pour que les ambitions d’aujourd’hui deviennent réalité demain, il faudra bien plus qu’un texte promulgué : il faudra un climat de sécurité retrouvé, des institutions réformées, et une volonté collective citoyenne, étatique et internationale de reconstruire l’État haïtien. Tandis que les jours passent, les Haïtiens subissent toujours les effets d’une crise systémique : insécurité, déplacement de populations, pauvreté aiguë, effondrement des services publics et défiance vis-à-vis des élites. Le décret électoral, s’il est une lueur, apparaît aussi comme un test : celui d’une transition enfin capable de tenir parole, dans un pays qui a aspiré tant de fois à revivre, à voter, à décider. Si le CPT et le gouvernement parviennent à transformer ce texte en actions concrètes sécurisation du territoire, réhabilitation des institutions, transparence financière, participation citoyenne alors Haïti pourrait enfin amorcer une nouvelle ère. Sinon, cette promesse d’élections risque fort de s’ajouter à la longue liste des promesses non tenues. Dans ce contexte, le rôle du CPT, et par conséquent celui du décret électoral, suscitent une forte défiance. Beaucoup craignent qu’à défaut de rétablir la sécurité, le processus électoral tourne à vide, voire à nouveau perdure dans des manipulations et des fraudes. Des observateurs nationaux comme internationaux soulignent qu’un calendrier électoral, sans garantie de sécurité, risque d’être un simple exercice symbolique. Selon eux, ce sont les racines de la crise absence d’État effectif, infiltration des gangs, défaillance des institutions de contrôle qu’il faudra traiter en priorité pour garantir des élections crédibles. Pour beaucoup d’Haïtiens, ce décret est d’abord un geste d’espoir. Après des années d’incertitude, d’illégitimité institutionnelle, de pression internationale et de violence, l’idée d’une « sortie par les urnes » suscite un regain de confiance. Mais ce pari reste fragile : selon des sources internes, le calendrier proposé pourrait placer le premier tour des élections vers la fin 2026 une échéance lointaine qui impose aux autorités de maintenir le cap, malgré les pressions, le scepticisme, et l’urgence sociale.

Date : 02-Dec-2025
Auteur : Paul Markenley AUGUSTIN
Santé

Nathacha Rosier : l’infirmière qui transforme des vies et inspire tout un peuple

Dans le Sud d’Haïti, là où les routes s’effacent entre montagnes et ravines, une femme illumine les villages et réinvente la santé avec courage, vision et passion. Nathacha Rosier n’est pas seulement une infirmière diplômée : elle est une force de transformation, une entrepreneure sociale audacieuse, et une leader communautaire engagée. Chaque jour, elle incarne ce que signifie véritablement servir, protéger et inspirer. Depuis ses débuts à Maniche, elle a choisi un chemin rare : mettre la santé et le bien-être au cœur de sa mission, en allant au-delà des murs des institutions, là où les patients sont le plus vulnérables. Diplômée en sciences infirmières en 2020 à l’Université Notre Dame d’Haïti et licenciée par le MSPP en 2021, elle a très vite démontré que la compétence seule ne suffit pas : il faut la passion, l’audace, la créativité et le courage pour transformer une communauté. Une vision audacieuse et un engagement sans faille Nathacha n’attend pas que les solutions viennent des autres. Elle crée, innove et agit. Février 2021 : Elle fonde Miss Nathou Resto, promouvant une alimentation saine, naturelle et accessible. Août 2021 : Après le séisme, elle organise la cuisson et la distribution de repas pour les familles sinistrées, apportant soutien et espoir en temps de crise. Décembre 2021 : Elle rejoint le centre de santé de Maniche, développant des programmes de prévention et de dépistage, touchant des centaines de femmes et d’hommes. Cette capacité à anticiper, innover et agir est l’une des qualités majeures qui fait d’elle une entrepreneure à succès : vision claire, leadership, audace et persévérance. Une clinique mobile, un pont vers l’espoir En août 2024, elle transforme son rêve en réalité : sa propre clinique à domicile, sillonnant les villages les plus reculés de Maniche, Camp Périn, Guilgo, Coraux, Saint-Louis, Cavaillon et Bananier. Depuis, elle a soigné près de 200 patients, franchissant ravines et chemins impraticables, chaque trajet étant un acte de courage, chaque geste posé un acte d’humanité. Chaque vie sauvée est un trophée, chaque sourire retrouvé un triomphe sur l’adversité. Les familles pleines de gratitude témoignent que Nathacha ne sauve pas seulement des corps, mais redonne la confiance et la dignité. Leadership et impact durable Pour amplifier son action, Nathacha fonde en juin 2025 l’OPSED’S (Organisation des Professionnels Sanitaires Engagés pour le Développement du Sud). Cette initiative fédère les professionnels de santé autour d’un objectif clair : protéger, éduquer et renforcer la communauté. Juillet 2025 : Formation de plus de 100 habitants aux gestes de premiers secours. Août 2025 : Organisation d’une clinique mobile gratuite, offrant des soins primaires à tous. Ces réalisations témoignent de son esprit stratégique, de sa discipline et de sa capacité à mobiliser et inspirer. Elle combine la vision d’une leader, le courage d’une aventurière et la sensibilité d’une humaniste. Un modèle universel d’excellence Nathacha Rosier est bien plus qu’une infirmière : elle est un exemple vivant de ce qu’une entrepreneure, un leader et une humaniste peuvent accomplir. Elle allie : -Vision et audace pour créer des solutions innovantes. -Persévérance et résilience face aux obstacles. -Leadership et capacité à inspirer ceux qui l’entourent. -Compassion et humanité pour transformer chaque vie en victoire. Elle milite pour un hôpital digne à Maniche, capable de traiter tous les patients, prouvant que la santé est un droit, pas un privilège. Ine source d’inspiration mondiale Aujourd’hui, Nathacha Rosier est un phare pour sa communauté, un modèle d’entrepreneuriat social et un exemple universel de courage et de détermination. Chaque patient soigné, chaque vie sauvée et chaque sourire retrouvé est la preuve qu’un seul individu, guidé par la passion, le service et l’excellence, peut transformer une région entière et inspirer le monde entier.

Date : 01-Dec-2025
Auteur : Maxime Daniel ETIENNE

A LA UNE

Penser au lieu de tirer : analyse comparative des politiques publiques fondées sur la culture de paix

Depuis plusieurs décennies, Haïti connaît des mutations multifactorielles marquées, caractérisées notamment par des conflits armés impliquant divers acteurs de la sphère sociopolitique poursuivant des intérêts économiques. Malgré les réformes successives et l’assistance sécuritaire internationale, le changement attendu par la population demeure hors de portée, révélant les limites structurelles des politiques de sécurité mises en œuvre. L’échec répété de ces politiques contribue à une dégradation socio-économique persistante, alimentant un cycle d’instabilité qui empêche tout retour à la normale. En conséquence, Haïti demeure classé parmi les pays les moins avancés (PMA) de l’hémisphère Sud, illustrant la profondeur des défis institutionnels, économiques et sécuritaires auxquels il fait face. Pour pallier ce problème, il est nécessaire d’évaluer et/ou d’identifier en quoi les politiques publiques fondées sur la culture de paix constituent une alternative durable aux politiques de force. En effet, la culture de paix favorise la cohésion sociale et la prévention durable des conflits. Ainsi, dans cette perspective, nous allons tenter d’analyser et de comparer la situation de deux (2) pays qui se trouvaient autrefois dans des conditions similaires à celles d’Haïti. Cadre théorique et conceptuel La culture de paix est un ensemble de valeurs, attitudes, comportements et modes de vie qui rejettent la violence et préviennent les conflits en s’attaquant à leurs racines par le dialogue et la négociation entre les individus, les groupes et les États (ONU, 1945). En effet, le dialogue nécessaire à la valorisation de cette culture doit être inclusif. Ainsi, nous devons mettre en évidence des politiques publiques adaptées au renforcement de l’éducation, le dialogue, la tolérance et l’égalité des genres pour faciliter l’acceptation de la culture de paix. L’OCDE définit les politiques publiques comme une ligne de conduite cohérente visant à atteindre un but ou un objectif, à répondre à une question ou à un problème identifié par le gouvernement comme nécessitant une action ou une réforme. Elles sont créées pour atteindre certains objectifs, tels que la promotion de la croissance économique, la sécurité publique, la protection de l’environnement, la lutte contre les inégalités sociales, la fourniture de services publics et l’amélioration du bien-être général de la population. Qu'elles soient coercitive ou redistributive, les POLs PUBs sont en effet étroitement liées au bon fonctionnement d’une population donnée. Brève étude comparative des politiques publiques: cas du Costa Rica, du Rwanda et d’Haïti. L’abolition de l'armée costaricienne le 1er décembre 1948 au profit d’un arsenal diplomatique a considéré pour de nombreux chercheurs un fait historique et humanisme. Ce désarmement en faveur d’une culture de paix a favorisé un capital humain plus performant et le pays devient plus compétitif à l’échelle internationale en matière de diplomatie et d’autres politiques étrangères durables. Car, selon Collin (2013) le budget alloué aux militaires serait bien utile pour payer des professeurs, ouvrir de nouvelles universités et d'hôpitaux. De ce fait, le pays a connu une stabilité politique et une montée géopolitique significative. Du côté de Rwanda, après le génocide en 1994, le pays a totalement dévasté. Une division territoriale et idéologique faisant rage au sein de la population mettant l'emphase sur les coupables et les victimes. En effet, une politique publique visant la réconciliation nationale et la justice communautaire (Gacaca) a été mise en place. Ainsi, ils instaurent un programme d’éducation pour la paix couvrant plus de 90 000 Rwandais de 1999 à 2009. Un programme d’éducation supérieure pour promouvoir les valeurs rwandaises afin de favoriser le développement communautaire en 2007. La formation des dirigeants communautaires et des partis politiques, des jeunes et des femmes dans l'assistance aux personnes traumatisées, dans les arbitrages de conflits et les systèmes d'alarme rapide. Enfin, des séminaires et des réunions nationales au sommet. En Haïti, des initiatives émergentes ont souvent vu le jour, mais elles se heurtent régulièrement à des obstacles structurels persistants, notamment la corruption, la pauvreté et l’instabilité institutionnelle. De plus, l’adoption de résolutions favorisant l’intervention de forces étrangères sur le territoire national produit fréquemment des effets néfastes sur la population. Plusieurs auteurs, dont Sandre Whitworth (2007), soulignent particulièrement les violences sexuelles et la mortalité infantile associées à ces interventions. Pour certains observateurs, ces « dommages collatéraux » seraient inévitables, au motif que les opérations militaires ne peuvent être menées comme des actions poétiques, mais relèvent d’une logique coercitive. Toutefois, il apparaît aujourd’hui paradoxal d’exiger des forces de l’ordre qu’elles déposent les armes dans un contexte où l’insécurité reste endémique. Néanmoins, la construction d’une culture de paix demeure envisageable et nécessaire, pour autant qu’elle s’appuie sur des institutions légitimes, des politiques publiques cohérentes et l’engagement actif de la société civile. Dès lors, cette situation alarmante nous interpelle. Que devons nous faire pour trouver des pistes de solution afférente aux politiques publiques pour intégrer la culture de paix en Haïti? Il nous faut d’abord, une éducation à la paix et à la citoyenneté en renforçant la justice et l'État de droit pour lutter contre l’impunité, la corruption et les inégalités devant la loi. Un développement socio-économique équitable, mettant en œuvre des politiques de réduction des inégalités (accès à l’éducation, à la santé, à l’emploi). Ensuite, des valeurs de paix à travers les médias et la culture, en encourageant les médias à diffuser des contenus valorisant la solidarité, le vivre en commun et la non-violence. Enfin, appuyer les artistes, écrivains, cinéastes et influenceurs qui œuvrent à la construction d’une culture de paix en Haïti. Bibliographie Département d’information. 2014. Programme d’information sur le génocide de Rwanda et les Nations Unies. Izadora X. 2022. Masculinité et maintien de la paix: les Casques bleus brésiliens en Haïti. Jean-Marie C. 2013. Costa Rica: pas d’armée, mais un arsenal diplomatique.

République Dominicaine : le passage préféré des cartels

Il y a des pays qui modernisent leurs ports pour le commerce. D’autres pour l’image. La République Dominicaine, elle, semble moderniser ses infrastructures pour accompagner la drogue dans son voyage international. Pendant ce temps, les autorités se penchent plus volontiers sur les petites populations migrantes que sur les cargaisons d’or blanc qui glissent sous leurs yeux. Les infrastructures : écrin pour le crime À Caucedo, les grues s’élancent comme des danseuses mécaniques. À Haina, les containers s’empilent en rangs parfaits. Les aéroports privés se succèdent, élégants, rapides… impeccables. Ironie cruelle : tout cela sert à impressionner le monde, alors que la drogue circule avec plus de fluidité que le tourisme international. Le pays brille… mais c’est la cocaïne qui y roule librement. Saisie record : 1,5 tonne de cocaïne Le 28 novembre 2025, la DNCD a détruit 1 450 kilos de cocaïne, saisis après plus de 12 heures de poursuite intense, à quelques dizaines de kilomètres de Saint-Domingue. Trois hommes arrêtés, applaudissements pour les médias… mais ces opérations ne sont que des éponges sur un océan qui continue de passer. Pendant ce temps, les Haïtiens subissent fouilles, contrôles, et exclusions. La vraie cible Sous Abinader, la modernité du pays et sa façade touristique servent à masquer la priorité : la chasse aux migrants haïtiens, plutôt que la chasse aux réseaux transnationaux. Le message est clair : les cargaisons de cocaïne passent, les Haïtiens sont les cibles. Les touristes, eux, peuvent se baigner, danser et sourire : ils voient le rêve, pas le couloir que les cartels empruntent. Le paradoxe dominicain De Punta Cana, la mer est turquoise, les cocktails sont frais. De Santo Domingo, les tours de verre scintillent. Mais la nuit, derrière le vernis, les cartels traversent ports et pistes comme s’ils appartenaient au pays. Et les Haïtiens ? Suspectés, surveillés, chassés… Ironie du système : modernité et luxe d’un côté, brimades et discrimination de l’autre. La République Dominicaine avance vite… mais une partie de sa route appartient déjà aux trafiquants, et la chasse est ailleurs. Vigilance pour tous Touristes, admirez la beauté des plages et des hôtels, mais souvenez-vous : derrière le sable doré et les cocktails glacés, les véritables passagers des routes dominicaines sont les cargaisons de cocaïne. Et si vous croisez un Haïtien contrôlé à la frontière, souvenez-vous : ce n’est pas la drogue qui est traquée… mais lui. Sous Abinader, la vitrine brille, mais la nuit transporte toujours plus. La République Dominicaine reste le passage préféré des cartels… et un avertissement ironique pour ceux qui croient en la façade.

Haïti : une FHF sous tutelle, mais un football national qui respire de nouveau

Port‑au‑Prince, 2 décembre 2025 Dans un contexte social et sécuritaire difficile, le football haïtien connaît un regain d’espoir. La FHF vient d’annoncer, via un communiqué officiel, la prolongation du mandat de son Comité de normalisation jusqu’au 30 novembre 2026, décision validée par la FIFA en vue de stabiliser, moderniser et réformer la gouvernance du « sport-roi » en Haïti. Cette décision arrive à un moment clé, alors que les différentes sélections nationales masculine, féminine et jeunes affichent des performances encourageantes malgré l’adversité. Gouvernance en chantier quand la réforme s’impose Depuis l’éviction de l’ancien président controversé de la FHF, l’instance dirigeante du football haïtien est placée sous la houlette d’un Comité de normalisation un mécanisme d’exception imposé par la FIFA en raison des scandales passés. Ce comité a pour mission de réviser les statuts de la Fédération, de professionnaliser la gestion des clubs, de garantir la conformité réglementaire et de préparer de nouvelles élections démocratiques. Le communiqué précise également que la FHF a progressé dans « la mise en place et l’extension du système de licences des clubs, destiné à garantir des standards élevés de gestion, de transparence et de professionnalisme. » Ces réformes visent à donner au football haïtien une assise solide, à l’abri des pratiques douteuses d’antan un préalable indispensable pour asseoir la crédibilité du sport dans un pays frappé par l’instabilité. Les sélections haïtiennes, fers de lance d’un renouveau sportif Pendant que la gouvernance structurelle se réforme, sur le terrain, les résultats montrent que le football haïtien ne s’est pas éteint bien au contraire. - Les Grenadières (sélection féminine senior) ont marqué l’histoire en validant une première participation à la Coupe du Monde en 2023. - La sélection U17 a réussi à se qualifier pour la Coupe du Monde 2025 preuve que le vivier de talents haïtiens demeure riche, à condition d’être bien encadré. - Et surtout, la sélection masculine vient de décrocher un ticket pour la Coupe du Monde 2026 : un retour sur la scène mondiale après 52 ans d’absence. Une telle réussite, acquise alors que la majorité des matches éliminatoires ont dû être joués à l’étranger en raison de l’impossibilité d’organiser des rencontres à domicile, conséquence de l’insécurité persistante en dit long sur le moral, la détermination et le talent des joueurs haïtiens. Une victoire sportive, un souffle d’espoir national Ce retour aux grandes scènes du football mondial intervient à un moment où Haïti traverse une crise sans précédent crise sécuritaire, instabilité politique, exode interne, précarité économique. Dans ce contexte, la qualification pour la Coupe du Monde 2026 est bien plus qu’un exploit sportif : c’est un symbole d’unité, de résilience, et d’espoir. Pour beaucoup d’Haïtiens, l’équipe nationale redevient le miroir d’un pays capable de surmonter ses blessures, de briller malgré les turbulences. La FHF et le Comité de normalisation jouent un rôle crucial : s’ils parviennent à transformer les réformes structurelles en stabilité concrète, le football pourrait redevenir un pilier d’identité nationale et une source d’orgueil partagé. Défis à relever Pour que le rêve devienne durable Mais le chemin reste semé d’embûches. La prolongation du mandat du Comité de normalisation rappelle l’urgence d’achever les réformes : adoption de nouveaux statuts, transparence financière, organisation d’élections crédibles. Tant que l’instabilité institutionnelle persiste, la confiance ne sera qu’à demi établie. Par ailleurs, sans ligues locales actives, sans infrastructures sécurisées des problèmes récurrents face à la violence et la crise la formation des jeunes talents reste compromise. La réussite des équipes nationales, dans ces conditions, relève presque du miracle. Enfin, pour capitaliser ce momentum, il faudra des investissements en stades, en encadrement, en formation technique mais surtout de la volonté politique et sociale. Car dans un pays fracturé, le sport ne peut être qu’un miroir de la société. La FHF prolonge la normalisation. Le football haïtien, lui, remonte la pente. Entre réformes structurelles et exploits sportifs, l’heure est à la reconstruction d’un football digne, compétitif et inclusif. Si la gouvernance change pour de bon, si les succès des Grenadiers, des Grenadières, des jeunes pousses, deviennent la norme plutôt que l’exception alors le ballon rond redeviendra un vecteur de cohésion, d’espérance et de fierté pour toute la nation. Parce que dans la tourmente, le football donne à Haïti ce qu’elle mérite : la lumière.

Haïti : vers un retour à l’ordre constitutionnel le CPT adopte le décret électoral, un pari audacieux en pleine crise

Port-au-Prince, 2 décembre 2025 Ce 1er décembre, en plein tumulte national, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a franchi une étape décisive : le gouvernement, réuni en Conseil des Ministres sous la présidence de Laurent Saint-Cyr, a adopté à l’unanimité le projet de décret électoral. Cette initiative marque une volonté affichée avec détermination de revenir à un ordre constitutionnel, fragilisé depuis plusieurs années. Le décret, désormais approuvé, trace les grandes lignes du processus électoral à venir : calendrier, mécanismes d’organisation, garanties de transparence, délais précis… Autant d’éléments qui, sur le papier, semblent répondre aux attentes d’une population assoiffée de démocratie et de stabilité. Le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, ainsi que les membres du gouvernement, ont réaffirmé leur engagement à mobiliser l’ensemble des ressources de l’État pour rendre possible des élections « inclusives, sécurisées et crédibles » dans les plus brefs délais. « Le cap est désormais clairement fixé : la priorité absolue est l’organisation imminente des élections. » Déclaration du Premier ministre. La publication prochaine du décret dans Le Moniteur, journal officiel de la République d’Haïti, constitue un signal important : le CPT et le gouvernement entendent à nouveau donner à la population la parole, après près d’une décennie sans scrutins nationaux. Depuis 2016, le pays n’a plus organisé d’élections générales, et l’assassinat du président en 2021, suivi de l’effondrement des institutions, a plongé la nation dans une crise politique profonde. Selon des sources proches du dossier, ce décret prévoit un calendrier électoral longuement attendu ; mais reste soumis aux conditions d’un retour au moins partiel de la sécurité, un défi majeur dans le contexte actuel. Le défi est colossal. Depuis des mois, Haïti traverse une crise multidimensionnelle : institutionnelle, économique, sécuritaire. Les groupes armés selon les Nations unies ont pris le contrôle de vastes pans du territoire, paralysant l’action de l’État. Pour que les ambitions d’aujourd’hui deviennent réalité demain, il faudra bien plus qu’un texte promulgué : il faudra un climat de sécurité retrouvé, des institutions réformées, et une volonté collective citoyenne, étatique et internationale de reconstruire l’État haïtien. Tandis que les jours passent, les Haïtiens subissent toujours les effets d’une crise systémique : insécurité, déplacement de populations, pauvreté aiguë, effondrement des services publics et défiance vis-à-vis des élites. Le décret électoral, s’il est une lueur, apparaît aussi comme un test : celui d’une transition enfin capable de tenir parole, dans un pays qui a aspiré tant de fois à revivre, à voter, à décider. Si le CPT et le gouvernement parviennent à transformer ce texte en actions concrètes sécurisation du territoire, réhabilitation des institutions, transparence financière, participation citoyenne alors Haïti pourrait enfin amorcer une nouvelle ère. Sinon, cette promesse d’élections risque fort de s’ajouter à la longue liste des promesses non tenues. Dans ce contexte, le rôle du CPT, et par conséquent celui du décret électoral, suscitent une forte défiance. Beaucoup craignent qu’à défaut de rétablir la sécurité, le processus électoral tourne à vide, voire à nouveau perdure dans des manipulations et des fraudes. Des observateurs nationaux comme internationaux soulignent qu’un calendrier électoral, sans garantie de sécurité, risque d’être un simple exercice symbolique. Selon eux, ce sont les racines de la crise absence d’État effectif, infiltration des gangs, défaillance des institutions de contrôle qu’il faudra traiter en priorité pour garantir des élections crédibles. Pour beaucoup d’Haïtiens, ce décret est d’abord un geste d’espoir. Après des années d’incertitude, d’illégitimité institutionnelle, de pression internationale et de violence, l’idée d’une « sortie par les urnes » suscite un regain de confiance. Mais ce pari reste fragile : selon des sources internes, le calendrier proposé pourrait placer le premier tour des élections vers la fin 2026 une échéance lointaine qui impose aux autorités de maintenir le cap, malgré les pressions, le scepticisme, et l’urgence sociale.

POLITIQUE

Haïti : vers un retour à l’ordre constitutionnel le CPT adopte le décret électoral, un pari audacieux en pleine crise

Port-au-Prince, 2 décembre 2025 Ce 1er décembre, en plein tumulte national, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) a franchi une étape décisive : le gouvernement, réuni en Conseil des Ministres sous la présidence de Laurent Saint-Cyr, a adopté à l’unanimité le projet de décret électoral. Cette initiative marque une volonté affichée avec détermination de revenir à un ordre constitutionnel, fragilisé depuis plusieurs années. Le décret, désormais approuvé, trace les grandes lignes du processus électoral à venir : calendrier, mécanismes d’organisation, garanties de transparence, délais précis… Autant d’éléments qui, sur le papier, semblent répondre aux attentes d’une population assoiffée de démocratie et de stabilité. Le Premier ministre, Alix Didier Fils-Aimé, ainsi que les membres du gouvernement, ont réaffirmé leur engagement à mobiliser l’ensemble des ressources de l’État pour rendre possible des élections « inclusives, sécurisées et crédibles » dans les plus brefs délais. « Le cap est désormais clairement fixé : la priorité absolue est l’organisation imminente des élections. » Déclaration du Premier ministre. La publication prochaine du décret dans Le Moniteur, journal officiel de la République d’Haïti, constitue un signal important : le CPT et le gouvernement entendent à nouveau donner à la population la parole, après près d’une décennie sans scrutins nationaux. Depuis 2016, le pays n’a plus organisé d’élections générales, et l’assassinat du président en 2021, suivi de l’effondrement des institutions, a plongé la nation dans une crise politique profonde. Selon des sources proches du dossier, ce décret prévoit un calendrier électoral longuement attendu ; mais reste soumis aux conditions d’un retour au moins partiel de la sécurité, un défi majeur dans le contexte actuel. Le défi est colossal. Depuis des mois, Haïti traverse une crise multidimensionnelle : institutionnelle, économique, sécuritaire. Les groupes armés selon les Nations unies ont pris le contrôle de vastes pans du territoire, paralysant l’action de l’État. Pour que les ambitions d’aujourd’hui deviennent réalité demain, il faudra bien plus qu’un texte promulgué : il faudra un climat de sécurité retrouvé, des institutions réformées, et une volonté collective citoyenne, étatique et internationale de reconstruire l’État haïtien. Tandis que les jours passent, les Haïtiens subissent toujours les effets d’une crise systémique : insécurité, déplacement de populations, pauvreté aiguë, effondrement des services publics et défiance vis-à-vis des élites. Le décret électoral, s’il est une lueur, apparaît aussi comme un test : celui d’une transition enfin capable de tenir parole, dans un pays qui a aspiré tant de fois à revivre, à voter, à décider. Si le CPT et le gouvernement parviennent à transformer ce texte en actions concrètes sécurisation du territoire, réhabilitation des institutions, transparence financière, participation citoyenne alors Haïti pourrait enfin amorcer une nouvelle ère. Sinon, cette promesse d’élections risque fort de s’ajouter à la longue liste des promesses non tenues. Dans ce contexte, le rôle du CPT, et par conséquent celui du décret électoral, suscitent une forte défiance. Beaucoup craignent qu’à défaut de rétablir la sécurité, le processus électoral tourne à vide, voire à nouveau perdure dans des manipulations et des fraudes. Des observateurs nationaux comme internationaux soulignent qu’un calendrier électoral, sans garantie de sécurité, risque d’être un simple exercice symbolique. Selon eux, ce sont les racines de la crise absence d’État effectif, infiltration des gangs, défaillance des institutions de contrôle qu’il faudra traiter en priorité pour garantir des élections crédibles. Pour beaucoup d’Haïtiens, ce décret est d’abord un geste d’espoir. Après des années d’incertitude, d’illégitimité institutionnelle, de pression internationale et de violence, l’idée d’une « sortie par les urnes » suscite un regain de confiance. Mais ce pari reste fragile : selon des sources internes, le calendrier proposé pourrait placer le premier tour des élections vers la fin 2026 une échéance lointaine qui impose aux autorités de maintenir le cap, malgré les pressions, le scepticisme, et l’urgence sociale.

L'État, ce fantôme qui compte les morts en jouant avec nos vies

Port-au-Prince - C'est une nuit comme les autres, désormais. Une nuit haïtienne. Sous le ciel de Canaan, les balles tissent leur poésie macabre, pendant que dans les salons climatisés du pouvoir, on parle de "stabilité". Stabilité de quoi ? De la progression méthodique des gangs ? De l'hémorragie constante des innocents ? Fritz Alphonse Jean, ce Cassandre en costard, ose dire tout haut ce que la rue murmure dans la terreur : l'État est devenu un spectateur élégant, un comptable minutieux qui additionne les morts en sirotant son café. Le budget "guerre" ? Un mirage, une farce cruelle, une coquille vide qui résonne du rire des armes. Regardez bien, mes frères, regardez ce miracle haïtien : on vote des milliards pour la sécurité, et pour résultat, on obtient des enfants qui apprennent à distinguer les calibres des armes avant même de savoir lire. On a des ministres qui parlent de "normalisation" pendant que des familles fuient sous une pluie d'obus, leurs vies tenues dans un sac plastique. Oh, la belle stabilité ! Celle qui permet aux gangs de s'organiser en entreprises florissantes, pendant que l'État s'enlise dans des réunions stériles. La belle capacité ! Celle qui transforme des quartiers entiers en champs de bataille, et des citoyens en réfugiés de l'absurde. Écoutez le poème surréaliste de notre réalité : d'un côté, les autorités qui peignent en rose une apocalypse ; de l'autre, Fritz Alphonse Jean qui ose rappeler que l'empereur est nu, que le roi est fou, que le pays saigne et que personne ne semble voir le sang. Quelle terrifiante comédie ! On nous vole notre sécurité, on pille nos espoirs, on assassine notre avenir - et pendant ce temps, le gouvernement distribue des médailles... à lui-même. Le plus révoltant dans cette tragédie ? Ce n'est pas la violence des gangs, non. C'est cette violence d'État, cette violence silencieuse, cette incapacité organisée, cette inertie mortifère qui nous regarde mourir en haussant les épaules. La nuit tombe sur Port-au-Prince. Quelque part à Pont Sondé, une balle perdue cherche un destin. Quelque part au Palais, un communiqué se prépare. Entre les deux, il y a tout un peuple qui attend. Qui attend quoi ? Un miracle ? Un sursaut ? Ou simplement que le théâtre de l'horreur ferme enfin ses portes ? Le sang est leur encre, la terreur leur langage, et nos vies... nos vies ne sont que le brouillon sur lequel ils écrivent leur échec.

Haïti : Le Président du Conseil Présidentiel de Transition appelle à l’unité pour éviter une nouvelle crise institutionnelle

Port-au-Prince, 26 novembre 2025 — Dans une lettre solennelle adressée aux membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), le Président du CPT, Laurent Saint-Cyr, a lancé un appel pressant à l’unité, à la sagesse et à la responsabilité nationale, alors que le pays se trouve à un tournant particulièrement fragile de son processus de transition. Ce message intervient dans un climat politique tendu, marqué par des tentatives internes visant à provoquer un changement de gouvernement, notamment par la révocation du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Ces initiatives, selon le Président du CPT, constituent une menace sérieuse pour la stabilité du pays et risquent de compromettre les efforts entrepris depuis plusieurs mois pour restaurer la sécurité, assurer le fonctionnement des institutions et préparer les élections de 2026. Dans sa correspondance, Laurent Saint-Cyr ne cache pas son inquiétude face aux « décisions majeures » envisagées au sein du Conseil, qu’il estime contraires à l’intérêt supérieur de la Nation. Il avertit que tout bouleversement à la tête du gouvernement mettrait en péril les progrès déjà réalisés et fragiliserait une institution déjà éprouvée par des crises successives. Il insiste : « Haïti mérite un leadership responsable, lucide et courageux (…) Il est impératif de rétablir l’ordre démocratique et d’ouvrir la voie à la stabilité afin d’enclencher enfin les grandes réformes indispensables. » Pour le président du CPT, la responsabilité collective exige de résister aux pressions politiques, aux calculs individuels et aux initiatives improvisées qui pourraient détourner le pays de sa trajectoire déjà fragile. L’alerte de Laurent Saint-Cyr s’inscrit dans une réalité nationale critique. En 2025, Haïti traverse l’une des périodes les plus complexes de son histoire récente : • L’insécurité persistante, avec des zones entières contrôlées par des groupes armés. • La fragilité institutionnelle, due à plus de cinq ans d’absence d’élections régulières. • L’effritement de la confiance citoyenne, aggravé par la multiplication des crises politiques internes. • La pression internationale, particulièrement depuis la mobilisation de la Force de Répression des Gangs (FRG) et des partenaires étrangers pour tenter de stabiliser le pays. Dans ce contexte, le moindre déséquilibre au sommet de l’État peut provoquer des répercussions en cascade. Le Président du CPT semble pleinement conscient de cette réalité, rappelant que le pays ne peut « rester prisonnier de transitions qui n’en finissent pas ». Dans sa lettre, Saint-Cyr rappelle son engagement depuis son entrée en fonction : instaurer un climat de collégialité, garantir le dialogue interne et maintenir une collaboration constructive entre les deux branches de l’Exécutif la Présidence et la Primature. Mais ces efforts, dit-il, sont aujourd’hui menacés. Il déplore que « malgré de longues heures de discussions et de tentatives de consensus », certains acteurs du Conseil envisagent des actions susceptibles de « saper les efforts » en cours pour conduire le pays à de véritables avancées. Ce rappel à l’ordre vise non seulement les membres du CPT, mais aussi les acteurs politiques et les groupes de pression qui, selon plusieurs observateurs, tentent d’influencer le cours de la transition à travers stratégies, alliances et rivalités. Le Président du CPT affirme que sa position reste inchangée : il ne s’associera à aucune démarche allant à l’encontre des principes fondamentaux de stabilité, de démocratie et de respect des institutions. Il réitère que son rôle et celui de chaque membre du Conseil est de protéger l’équilibre institutionnel afin de garantir au pays : • La tenue des élections attendues pour 2026 ; • Le maintien d’un minimum de sécurité, grâce notamment aux actions conjointes de la Primature et de la Présidence ; • La continuité des réformes nécessaires à la transition ; • Le fonctionnement optimal du Conseil Électoral Provisoire ; • La préservation de l’intégrité de l’État face aux influences externes et internes. « Nous devons garder le cap », insiste-t-il, rappelant que la Nation n’attend plus de discours, mais des résultats. Dans la dernière partie de sa correspondance, Laurent Saint-Cyr adopte un ton encore plus grave : « Toute démarche qui nous éloigne [des urgences nationales] fragilise notre avenir collectif. » Il appelle les membres du CPT à faire preuve de maturité politique, d’abnégation et d’un sens profond du devoir envers la Nation. Pour lui, seul un sursaut collectif permettra d’éviter l’éclatement d’une nouvelle crise qui plongerait Haïti dans davantage d’incertitudes. Il conclut en affirmant sa détermination à servir avec « honneur, loyauté, intégrité et respect », renouvelant l’engagement de guider le pays vers les urnes et vers une nouvelle dynamique nationale. En publiant cette correspondance, le Chef du CPT prend une position forte. Son message apparaît comme un appel à sauver la transition d’elle-même, à empêcher les tiraillements internes de dérailler le processus, et à rappeler que la stabilité du pays ne peut être un enjeu partisan. Avec les élections qui approchent, l’insécurité qui persiste, et une population épuisée par des années d’instabilité, la lettre de Laurent Saint-Cyr pourrait bien devenir un document de référence dans l’histoire récente d’Haïti un rappel solennel que le leadership, dans les moments critiques, consiste d’abord à empêcher le pire pour rendre le meilleur possible.

Washington met en garde contre toute tentative de déstabilisation

Le Département d’État américain a lancé, ce mercredi, un avertissement ferme à l’ensemble des acteurs politiques haïtiens. Les États-Unis affirment qu’ils n’hésiteront pas à sanctionner toute personne cherchant à compromettre la stabilité du pays, déjà fragilisé par l’insécurité et les tensions institutionnelles. Dans un message publié sur le réseau social X, Christopher Landau, secrétaire d’État adjoint, a dénoncé à la fois l’escalade des violences liées aux groupes armés et les conflits internes au sein de la classe politique, estimant que ces facteurs retardent les efforts visant à rétablir l’ordre. Selon M. Landau, les dirigeants haïtiens doivent « faire preuve de responsabilité collective » face à une situation qu’il considère comme une menace immédiate pour la gouvernance du pays. Il prévient que les États-Unis, soutenus par d’autres partenaires internationaux, pourraient appliquer des mesures telles que le retrait de visas ou d’autres sanctions ciblées contre ceux qui alimentent les crises politiques. Cet avertissement survient alors que des rumeurs concernant une éventuelle remise en question du mandat du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé circulent depuis plusieurs jours. Ces spéculations ravivent les inquiétudes quant à une possible nouvelle paralysie institutionnelle, à un moment où la perspective d’organiser des élections demeure l’un des principaux enjeux nationaux. Washington réaffirme ainsi sa position : éviter toute nouvelle instabilité politique et soutenir les démarches devant mener au rétablissement des institutions démocratiques.

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