
Publié le 15-Nov-2024
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Haïti terreur et crise démocratique.
Depuis quelque temps déjà, environ 80% du territoire de la capitale administrative et politique d'Haïti est contrôlée par des groupes armés. Une situation qui a continuellement surgi ces dix (10) dernières années, en raison de l’irresponsabilité de nos dirigeants. Il arrive parfois que, lorsqu'il ne s'agit pas d'un coup d'État, les dirigeants de l'État se détournent de ses responsabilités pour garantir le bon fonctionnement des institutions et la pérennité de l'État.
Au cours des dernières années, le contexte actuel de la République d'Haïti est pratiquement différent, résultant de plusieurs coups d’État visant à mettre en place le système démocratique qui maintient la stabilité sociopolitique du pays. Toutefois, le contexte dans lequel se trouve Haïti ne date pas d'hier. Suite à l'assassinat du premier citoyen à occuper la magistrature suprême de l'État haïtien. En l'occurrence, S.E.M. le Président Jovenel Moïse, le 07 juillet 2021 a marqué une énième crise démocratique dans le pays. Car, depuis son assassinat, il n’y a pas eu des élections pour renouveler les élus dans les institutions de l'État central et dans les collectivités territoriales, ce qui a mené à la dégradation d'institutions assurant la stabilité politique et sécuritaire du pays.
En plus de limiter le mouvement migratoire interne et externe du pays, ces vides empêchent également les zones en situation précaire d'exprimer totalement leurs revendications. Face au problème du banditisme, Haïti est confrontée à une situation qui ressemble à celle de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne. Dans une démocratie prétendument représentative, dans laquelle les citoyens devraient choisir librement, sans entraves et sous toute protection, ce rêve n'a jamais vu le jour. Ainsi, cette irrégularité est causée par divers éléments.
Après le démantèlement du régime des Duvalier, pour faire place à une transition démocratique, puis pour se consolider et entrer dans une ère démocratique. Dans cette ère, Haïti a été dotée d'une nouvelle constitution, celle du 29 mars 1987. Il s'agissait de couper le pont avec l'ancien régime. Faire place à un nouveau paradigme, un nouveau projet de société. Malheureusement, ce projet a été interrompu. A cause du non-respect des normes prédéfinies par la constitution de 1987. Aujourd'hui, nous vivons au XXIe siècle et plus de trente-six (36) ans après le commencement d'une période qualifiée de « démocratique » où la majorité devrait être considérée. Néanmoins, nous continuons à traverser le processus de transformation démocratique, sans parvenir au point de consolidation. Bien que le système Duvalier paraisse disparaître, ces méthodes demeurent au cœur de nos politiciens.
Le prix de tout ça est l'affaiblissement du système étatique haïtien dans la prise de décision sans participation citoyenne, la faiblesse de l'État dans les conseils des nations, la faillite et l'absence des pouvoirs du symbole de la démocratie (exécutif, législatif et judiciaire). Aujourd'hui, Haïti, le lieu où le nègre est devenu un être humain à part entière, est devenu un lieu où même ses fils ne peuvent pas vivre : manque de sécurité, manque d'opportunités, présence d'un chaos total et permanent, loi du plus fort, migration de nos ressources humaines qualifiées vers d'autres horizons. De quel pays rêvons-nous, alors que près de 65% de nos cadres ont quitté le pays pour les raisons susmentionnées.
La plupart des Haïtiens estiment que la résolution de cette crise repose sur la communauté mondiale. Cependant, plus d'une dizaine de forces de l'ONU provenant de divers pays ont pris des mesures pour remédier à la crise. Pourtant, la situation persiste et se détériore actuellement. Autrement dit, ces solutions ne procurent aucune amélioration au peuple haïtien. Nous avons la responsabilité de résoudre cette crise, afin de garantir un futur plus prometteur pour Haïti. Parce que, constamment, la méthode externe ne procure pas réellement la réponse désirée.

Jonathan MEUS
Politologue
jonathanmeus6@gmail.com
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