Un hôpital déplacé, des gangs en place
les bandits gouvernent, l’État fait du tourisme administratif, et la population se débat dans un cauchemar à ciel ouvert.

Publié le 03-Octobre-2025
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La semaine dernière, le pouvoir intérimaire faisait son numéro habituel : poing levé, menton haut, promesses tonitruantes. Objectif annoncé : reprendre le centre-ville de Port-au-Prince. On imaginait déjà bulldozers, blindés, stratégie militaire… mais non. Cette semaine, le grand exploit a été dévoilé : la relocalisation de l’Hôpital général. Oui, vous avez bien lu. Les gangs tirent, les cadavres pourrissent, mais le gouvernement applaudit un déménagement d’hôpital comme s’il avait libéré Verdun.
Pendant que les citoyens se couchent au sol à chaque rafale, le pouvoir de facto se pavane derrière un protocole signé entre le MEF et le MSPP. Les gangs, eux, continuent d’occuper, de violer, de tuer, mais rassurez-vous : les patients auront de nouveaux murs. La sécurité ? Un détail.
Dix-huit mois après son installation, le CPT est devenu un prestidigitateur raté : il promet la guerre aux gangs et, abracadabra, il offre… des annonces creuses. Résultat : les bandits gouvernent, l’État fait du tourisme administratif, et la population se débat dans un cauchemar à ciel ouvert.
À ce stade, la seule chose que le CPT a vraiment nettoyée, c’est son vocabulaire. Pour le reste, les gangs peuvent dormir tranquilles : personne ne viendra balayer leur empire.

Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
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