MMAS : Mission Manquée, Aucune Sécurité
la MMAS n’a pas échoué elle a simplement rempli sa mission invisible : maintenir Haïti dans le chaos sous contrôle. Une mission manquée, une sécurité absente, et un peuple une fois de plus trahi sous les applaudissements polis des nations complices.

Publié le 08-Octobre-2025
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Quinze mois d’attente, de promesses diplomatiques et de conférences internationales plus bruyantes que productives. Ce 1er octobre 2025, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), dirigée par le Kenya, a officiellement tiré sa révérence. Une mission censée “rétablir la sécurité” en Haïti… qui n’aura finalement rétabli que l’évidence : le théâtre de l’absurde onusien continue de tourner à plein régime.
Des chiffres creux pour une mission vide
On nous avait vendu un déploiement musclé de 2 500 policiers. En réalité, à peine 1 000 pour la plupart kényans ont foulé le sol haïtien. Le reste ? Des promesses suspendues entre les couloirs de l’ONU et les aéroports jamais empruntés.
Quinze mois plus tard, aucun progrès concret : les gangs tiennent toujours leurs territoires, les armes circulent librement, et les habitants, eux, continuent de fuir. À Carrefour-Feuilles, Cité-Soleil ou Croix-des-Bouquets, la MMAS n’a laissé que la poussière de ses bottes et des illusions brisées. Mais sur papier, les rapports diront sûrement : “des avancées notables”.
Pendant que les experts rédigent, les gangs gouvernent
Certains espéraient, naïvement peut-être, que cette mission serait différente. Qu’elle marquerait enfin un tournant dans l’histoire de l’ingérence internationale en Haïti. Mais la réalité a vite repris ses droits. À la veille de la fin du mandat, les États-Unis et le Panama les éternels metteurs en scène ont déjà trouvé un nouveau titre : “Force de Suppression des Gangs.”
Un nom fort, presque hollywoodien. Sauf que, selon les experts, il faudra au moins six mois avant qu’elle voie le jour. Six mois de plus pour que les gangs s’agrandissent, recrutent, s’arment et rappellent à tous qui commande réellement sur le terrain.
Haïti paie, les puissances se congratulent
Pendant que les diplomates rédigent des communiqués, le peuple, lui, s’enfonce dans l’horreur.
Plus de 1,5 million de déplacés, chassés par la terreur du groupe “Viv Ansanm”. Plus de 7,7 millions d’Haïtiens, soit 57 % de la population, confrontés à une insécurité alimentaire aiguë.
Et malgré cela, à New York et Nairobi, on s’échange des sourires et des félicitations pour “les efforts de la communauté internationale” et “la résilience du peuple haïtien”. Une manière polie de dire : “nous avons échoué, mais avec élégance.”
Une mission de plus, une illusion de trop
La MMAS s’en va, laissant derrière elle un pays plus fragmenté, une population plus désespérée, et une souveraineté toujours confisquée. On parlera encore de “transition”, de “coordination”, de “restructuration”, comme si les mots pouvaient recoller les morceaux d’un pays qu’on a fini par abandonner.
En réalité, la MMAS n’a pas échoué elle a simplement rempli sa mission invisible : maintenir Haïti dans le chaos sous contrôle. Une mission manquée, une sécurité absente, et un peuple une fois de plus trahi sous les applaudissements polis des nations complices.

Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
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