Le pays où la révolution attend encore son heure

« La liberté ne se donne pas, elle se prend » Jean-Jacques Dessalines

Éditorial

Publié le 09-Octobre-2025

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Port-au_Rpince, le 9 Octobre 2025- Haïti, première république noire du monde, porte dans son histoire la promesse d’une révolution victorieuse. Deux siècles plus tard, cette promesse semble suspendue. Entre colère populaire, misère chronique et absence de leadership clair, le peuple haïtien est-il encore capable de se lever pour transformer son pays ? Voici dix points essentiels pour comprendre l’état de la révolution en Haïti aujourd’hui.

1. Une révolution, ce n’est pas un simple changement de tête
Changer de président ou de gouvernement ne suffit pas. La révolution, c’est transformer les institutions, les rapports de pouvoir et la société elle-même.

En Haïti, les visages changent… mais le système reste le même.


2. La conscience collective, moteur de tout soulèvement
La révolution naît quand une majorité du peuple comprend qu’elle ne peut plus continuer ainsi.
Aujourd’hui, la colère haïtienne est fragmentée.
Pas de voix commune, pas de stratégie cohérente.

3. L’injustice, le carburant du changement
Les inégalités extrêmes, la pauvreté écrasante et la corruption généralisée nourrissent une frustration prête à exploser.
La colère existe… mais seule, elle reste inoffensive.



4. L’économie en crise, catalyseur silencieux
Haïti est paralysé économiquement :
-Chômage massif,
-Prix en hausse,
-Infrastructures en ruine.
Le terrain est sec. Il ne manque qu’une étincelle.


5. La peur contre la dignité
La peur des gangs, de la violence et de l’avenir paralyse la population. La révolution éclate quand la peur cède la place à la dignité collective. Aujourd’hui, ce n’est pas encore le cas.


6. La technologie, arme à double tranchant
Les réseaux sociaux haïtiens :
-Déversoir de colère,
-Pas laboratoire de stratégie.
Le message est là, mais la direction manque.


7. Quand le pouvoir perd toute légitimité
Plus personne ne croit à l’État, à la justice, ou même aux élections.
Confiance nationale : zéro. Le peuple est gouverné par la peur plus que par les lois.



8. Les élites et la contre-révolution

Les puissants bloquent tout changement qui menace leurs privilèges :
-Médias, financements et peur sont utilisés pour contenir la colère.
-Mais aucun verrou n’est éternel.

9.1804 : une grandeur historique à reconquérir
-La Révolution haïtienne fut un miracle : des esclaves renversant l’ordre mondial. Depuis, Haïti a connu des révoltes fragmentées, jamais une révolution sociale durable. La liberté a été célébrée… sans construire la justice.

10. La révolution du XXIᵉ siècle : mythe ou horizon ?
Elle est possible, mais improbable dans les conditions actuelles.
Pour qu’elle advienne, il faut :
-Une jeunesse consciente et organisée,
-Un projet de société clair et inclusif,
-Un leadership moral plutôt que tribal,
-Une rupture courageuse avec la logique de survie.


Haïti ne manque pas de colère, mais de direction.
La révolution n’est pas le chaos : c’est la reconstruction d’une nation après l’effondrement moral.
Haïti a besoin d’un ordre nouveau fondé sur la justice, la solidarité et la dignité.
Quand la misère sera refusée et la peur vaincue, alors seulement :

La révolution cessera d’être un mot, et redeviendra un acte.

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La Rédaction

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