Moïse Jean-Charles : l’homme qui souffle sur la braise et pourrait bien brûler le pays
Même les sanctionnés s’y mettent : Arnel Bélisaire, frappé par des sanctions américaines et canadiennes, accuse à son tour Moïse Jean-Charles d’être à la tête d’une coalition criminelle. Une déclaration qui illustre, plus que jamais, la décomposition morale du paysage politique haïtien.

Publié le 10-Octobre-2025
33
Quand les sanctionnés dénoncent les imposteurs
Arnel Bélisaire, ancien parlementaire, récemment sanctionné pour ses liens présumés avec des gangs et des réseaux de corruption, a relancé le débat autour de la moralité politique en Haïti.
Dans une vidéo devenue virale, il accuse Moïse Jean-Charles, leader du parti Pitit Dessalines, d’être le fondateur de la coalition “Viv Ansanm”, présentée comme un réseau à dérives criminelles.
« Quand un homme sanctionné pour ses dérives dénonce un autre pour ses alliances mafieuses, c’est que la République est tombée bien bas », écrit Maxime Daniel Etienne dans cette tribune.
Cette accusation n’est pas isolée. Elle réactive une série de soupçons anciens qui poursuivent Moïse Jean-Charles depuis plus de deux décennies.
Les fantômes du passé
Entre 2000 et 2006, plusieurs rapports du Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) mentionnaient déjà l’ancien maire de Milot pour abus d’autorité, menaces et intimidation politique.
Des médias de référence comme Le Nouvelliste et Radio Kiskeya avaient relayé les plaintes d’opposants dénonçant un climat de peur dans le Nord, entretenu par le politicien à la rhétorique incendiaire.
Deux décennies plus tard, le scénario semble se répéter : accusations de collusion avec des gangs, de trafic de drogue et même d’organes humains.
Des allégations graves, relayées sur YouTube, Facebook et TikTok, sans qu’aucune enquête judiciaire ne soit ouverte.
Le patriote ou le marchand de colère ?
Moïse Jean-Charles se présente comme le héritier de Dessalines et le porte-voix du nationalisme haïtien. Mais derrière ce discours patriotique, des pratiques douteuses émergent. D’anciens proches affirment que des manifestants étaient payés 1 000 gourdes pour grossir artificiellement les cortèges de Pitit Dessalines.
D’autres évoquent des circuits financiers opaques, alimentés par des versements réguliers en dollars.
“Le patriotisme de façade est devenu un business rentable.”
Au lieu d’incarner la révolution, Moïse Jean-Charles serait devenu, selon plusieurs observateurs, un marchand de colère, exploitant la misère et la colère du peuple à des fins personnelles.
Accusations récentes et rumeurs persistantes
Depuis 2024, une nouvelle vague d’accusations a refait surface, portée autant par ses opposants que par d’anciens alliés. Aucune de ces allégations n’a encore donné lieu à une procédure judiciaire, mais leur accumulation renforce un climat de suspicion :
Création et financement de “Viv Ansanm”, coalition soupçonnée de liens criminels.
Source : Arnel Bélisaire, vidéo virale (2025).
Collusion avec des gangs armés.
Sources : articles d’opinion, publications politiques.
Allégations de trafic d’organes et de cocaïne.
Sources : médias alternatifs, témoignages vidéo.
Paiement de militants pour manifestations.
Témoignages d’ex-proches, réseaux sociaux.
Enrichissement personnel suspect.
Rumeurs et blogs d’investigation.
Appels répétés à la violence et à la désobéissance civile.
Archives : Le Nouvelliste, Miami Herald.
Signalements RNDDH (2000–2006) : abus de pouvoir, menaces, intimidation politique.
Le double visage du “Déssalinien” autoproclamé
Moïse Jean-Charles hurle contre les élites et les puissances étrangères, mais agit selon les mêmes logiques opaques qu’il prétend combattre. Il parle au nom du peuple tout en négociant avec ses bourreaux. “Haïti n’a plus d’ennemis : elle n’a que des marchands de chaos.”
Le chef de Pitit Dessalines se drape dans le patriotisme pour masquer un système de pouvoir bâti sur la manipulation, la peur et l’ambition personnelle.
“Haïti brûle déjà. Elle n’a pas besoin qu’on souffle encore sur les braises.”
La question qui tue
Qui protège Moïse Jean-Charles ?
Qui finance ses croisades ?
Et pourquoi la justice haïtienne reste-t-elle muette ?
Tant que ces questions resteront sans réponse, les braises du chaos continueront d’alimenter le feu d’un pays qui se consume lentement.
« Quand même les sanctionnés dénoncent les imposteurs, c’est que la République est pourrie jusqu’à l’os. »
— un citoyen engagé

La Rédaction
La Rédaction
radiotelevoixhaiti@gmail.com
+50947499494