Zéro Résultat, Plein de Gaz : la Transition de la Honte

Pendant que les gangs règnent, le CPT étouffe le peuple au nom de la stabilité.

Éditorial

Publié le 16-Octobre-2025

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Ils sont venus, pancartes en main, cœur en feu, voix trempée de colère.
Ce mercredi 15 octobre 2025, le Mouvman Konviksyon pou Chanjman, dirigé par Me Caleb Jean Baptiste, a foulé le béton devant Vila d’Accueil et La Primature, réclamant d’une seule voix : “KPT ak gouvènman an dwe kite pouvwa a.”


Une demande simple, logique, légitime.
Mais pour un régime sourd, fatigué de lui-même et allergique à la vérité, même la justice devient un crime.
Alors, comme toujours, la police a répondu au peuple par le gaz, pendant que les gangs, eux, paradent librement dans 90 % de la zone métropolitaine.

Ironie d’État : on étouffe les citoyens, on respire avec les bandits.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), installé le 25 avril 2024, avait promis la lumière au bout du tunnel.
Résultat ? Douze mois plus tard : aucune réforme, aucune sécurité, aucun progrès.
Seulement des attaques à répétition dans l’Artibonite, des centaines de morts, des promesses envolées et une indifférence aussi glaciale que le mépris qu’ils inspirent.

Ces “conseillers présidentiels” gouvernent le pays comme on joue une pièce de théâtre mal répétée : beaucoup de gesticulations, aucun scénario, pas de fin heureuse.
Ils ont confondu transition et trahison, autorité et arrogance, pouvoir et privilège.
Leur unique bilan ? Survivre dans le vide.

Me Caleb Jean Baptiste, lui, n’a pas mâché ses mots : “Se pa yon gouvènman sa yo ye, se yon klik k’ap jere pwòp enterè yo pandan pèp la ap mouri.”


Et il a raison.
Le CPT, c’est la perfection du néant : un gouvernement fantôme qui ne gouverne rien, sinon le chaos.
Ils se cachent derrière des conférences de presse aseptisées pendant que le pays brûle, les écoles ferment et les familles fuient les balles.

Et quand une frange du peuple ose réclamer la sécurité, ils répondent par le gaz, la matraque, la peur.
On gaze les affamés, on protège les criminels.
Voilà leur définition de la stabilité.

Mais le béton, lui, a parlé.
Et dans ce pays qui s’effrite, chaque pas de protestation devient une pierre jetée contre l’imposture.

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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