Urgence humanitaire à Port-au-Prince : MSF jette l’éponge à Turgeau
C’est un coup de massue pour la population de Port-au-Prince. Médecins Sans Frontières (MSF) ferme définitivement ses centres d’urgence à Turgeau, abandonnant des milliers de personnes déjà fragilisées par la violence galopante qui paralyse la capitale. La décision, qualifiée de « difficile », est en réalité le reflet brutal d’une réalité qu’Haïti refuse encore de regarder en face : le chaos a atteint un niveau où même les humanitaires internationaux ne peuvent plus agir en sécurité.

Publié le 16-Octobre-2025
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Depuis 2021, plus de 100 000 patients ont trouvé dans ces centres un peu de répit face à la maladie et à la misère. Aujourd’hui, ces vies sont laissées à l’abandon. Les habitants de Turgeau et des quartiers voisins n’ont plus aucun accès aux soins d’urgence. Aucun hôpital, aucune ONG ne peut garantir leur sécurité. Chaque jour sans soins est un jour où la mort rôde plus près encore.
Ce retrait n’est pas un simple événement : c’est un signal d’alarme pour tout le pays. Il montre que l’État haïtien, incapable de protéger ses citoyens et ses infrastructures, laisse le chaos gangstériste décider qui vit et qui meurt. Pendant ce temps, les gangs s’installent, et les civils paient le prix de cette impunité avec leurs vies.
Pour les Haïtiens, c’est un abandon officiel. Pour le monde, c’est un avertissement cruel : la situation humanitaire à Port-au-Prince est désormais hors de contrôle. Chaque minute compte. Chaque patient non soigné est une tragédie silencieuse.
Le départ de MSF de Turgeau n’est pas seulement un coup dur ; c’est la preuve que, sans protection, sans sécurité, sans action de l’État, la santé publique haïtienne s’effondre et que le chaos gagne du terrain, un quartier après l’autre.

Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
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