Haïti sous la menace de la tempête tropicale Melissa : alerte rouge sur le Grand Sud
Alors que le pays peine à se remettre des récentes inondations et glissements de terrain de septembre dernier, la tempête Melissa vient rappeler l’extrême fragilité d’un État en crise.
Entre la paralysie politique, l’absence d’un gouvernement pleinement fonctionnel, et les violences armées qui secouent la capitale, la gestion des catastrophes naturelles reste un défi colossal.
Publié le 21-Octobre-2025
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Port-au-Prince, 21 octobre 2025 L’Unité Hydrométéorologique d’Haïti (UHM) a émis une alerte rouge pour plusieurs départements du pays alors que la tempête tropicale Melissa s’approche dangereusement du territoire national. Selon le dernier bulletin de prévision publié ce lundi, le phénomène devrait affecter le pays jusqu’à ce soir, 21 octobre 2025 à 18 heures, avec des vents violents, de fortes précipitations et un risque élevé d’inondations.
Les départements du Grand Sud, Grand ’Anse, Sud, Nippes, Sud-Est et Ouest sont classés en zone rouge, signe d’un risque majeur de vents violents, d’inondations, de glissements de terrain et de houles dangereuses.
Les départements du Centre, du Nord, du Nord-Est, du Nord-Ouest et de l’Artibonite sont, quant à eux, placés en alerte jaune, avec un risque modéré de précipitations intenses et de débordements de rivières.
Haïti, déjà fragilisé par des crises multiples politiques, économiques et humanitaires, fait une nouvelle fois face à la menace d’un phénomène climatique potentiellement dévastateur. Dans un pays où les infrastructures routières et sanitaires demeurent précaires, chaque tempête devient un test de résilience pour des communautés déjà éprouvées. À Port-au-Prince comme dans plusieurs communes du Sud, les autorités locales appellent la population à la vigilance, alors que de nombreuses zones à risque d’inondation notamment Carrefour, Martissant, Les Cayes, Jérémie et Miragoâne restent dépourvues de systèmes efficaces d’évacuation ou de drainage.
Malgré les appels répétés à la prudence, beaucoup d’Haïtiens peinent à trouver refuge. Des habitants, déjà affectés par la montée de l’insécurité et la cherté de la vie, dénoncent le manque de coordination des autorités et des institutions humanitaires.
« Nous n’avons ni abri, ni moyens pour fuir. Chaque fois qu’il pleut, on a peur que nos maisons soient emportées », confie un résident de la commune des Cayes, les yeux rivés vers un ciel assombri.
Alors que le pays peine à se remettre des récentes inondations et glissements de terrain de septembre dernier, la tempête Melissa vient rappeler l’extrême fragilité d’un État en crise. Entre la paralysie politique, l’absence d’un gouvernement pleinement fonctionnel, et les violences armées qui secouent la capitale, la gestion des catastrophes naturelles reste un défi colossal.
Les organismes internationaux, dont le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la Protection civile haïtienne, appellent à une mobilisation rapide pour anticiper les dégâts potentiels et éviter de nouvelles pertes en vies humaines.
Appel à la solidarité et à la préparation
Face à cette nouvelle menace, les autorités rappellent les consignes suivantes :
• Éviter les zones inondables et les rivières ;
• Préparer des réserves d’eau et de nourriture ;
• Protéger les documents importants ;
• Écouter les bulletins météorologiques officiels.
La tempête tropicale Melissa met une fois de plus en lumière la vulnérabilité d’Haïti, où les défis climatiques s’ajoutent à une réalité sociale et politique déjà instable. Pour beaucoup, la véritable tempête n’est pas seulement dans le ciel, mais aussi dans le quotidien de millions de citoyens livrés à eux-mêmes.
Paul Markenley AUGUSTIN
Journaliste reporter d'image/ Administrateur
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