Dener Ceide condamné : la justice américaine tranche en faveur de Wiss et Marie Joseph dans l’affaire “Zafem”

Le couperet est tombé. Le musicien haïtien Dener Ceide et sa société viennent d’être condamnés par un tribunal fédéral de New York à verser un million de dollars de dommages-intérêts à Wiss Joseph et Marie Joseph, les propriétaires légaux de la marque “Zafem”.

Culture

Publié le 26-Octobre-2025

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Cette décision, rendue par le juge Brian M. Cogan, met fin à une bataille judiciaire de plusieurs années autour du nom de l’un des groupes les plus emblématiques de la musique haïtienne contemporaine. Selon les informations rapportées par Lakay Info509, ce verdict vient sceller le sort d’un conflit devenu emblématique des tensions entre création artistique et propriété intellectuelle dans le secteur culturel haïtien.

Une marque enregistrée depuis 2011

D’après les documents de la cour, “Zafem World Entertainment”, détenue par le couple Wiss et Marie Joseph, est enregistrée aux États-Unis depuis 2011 comme marque officielle pour la promotion d’activités culturelles et d’artistes haïtiens.

Malgré cette antériorité juridique, Dener Ceide aurait utilisé le nom “Zafem” dès 2023 pour désigner ses productions musicales et ses concerts sans autorisation ni accord avec les titulaires de la marque.

Rejet à l’USPTO et usage illégal maintenu

Les juges ont noté que l’artiste et son équipe étaient parfaitement conscients de l’existence de la marque, puisqu’ils avaient tenté en vain d’enregistrer le même nom auprès de l’Office américain des brevets et des marques (USPTO), tentative rejetée pour “risque de confusion”.
Malgré ce refus, le nom “Zafem” a continué d’être exploité, notamment sur les plateformes de diffusion en ligne, aggravant la violation du Lanham Act, la loi fédérale américaine encadrant la propriété des marques.

Un jugement par défaut, un signal fort

Faute de réponse de la défense au cours de la procédure, le tribunal a statuté par défaut en faveur des plaignants. Bien que Wiss et Marie Joseph réclamaient deux millions de dollars, le juge a ramené la sanction à un million, estimant ce montant “proportionné à la gravité de l’infraction”.

Ce jugement confirme définitivement la propriété légale du nom “Zafem” aux demandeurs et envoie un message clair à l’industrie musicale haïtienne : la notoriété n’efface pas le droit.

Une affaire qui secoue la scène musicale haïtienne

Cette condamnation vient clore l’un des différends les plus médiatisés de ces dernières années dans la diaspora haïtienne.
Le nom “Zafem”, associé à des productions populaires et à un grand retour attendu du duo musical, se retrouve désormais au cœur d’un imbroglio juridique et symbolique.

Au-delà du verdict, cette affaire illustre la nécessité pour les artistes haïtiens de protéger légalement leurs œuvres et leurs identités de marque un enjeu souvent négligé, mais crucial, dans un milieu où le talent dépasse parfois la rigueur administrative.

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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