Bourdon : Un peuple affamé de justice recrachant le riz de la honte
Ce matin à Bourdon, un peuple affamé de justice a recraché le riz de la honte.
Pas un accident. Pas un incident. Une révolte.
Publié le 27-Octobre-2025
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Ce matin à Bourdon, un peuple affamé de justice a recraché le riz de la honte.
Pas un accident. Pas un incident. Une révolte.
Lesly Voltaire, politicien recyclé dans la compassion spectacle, s’est présenté au camp de l’OPC, bras chargés de sacs de riz. Il croyait nourrir la faim. Il a réveillé la colère.
Les déplacés l’ont repoussé dignement, brutalement. “Nou pa bezwen diri, nou bezwen lakay nou.” Cette phrase a claqué comme une gifle à tout un système : Haïti ne crève pas de faim, elle crève de mépris.
Depuis des mois, ces familles survivent sous des bâches trouées, pendant que les politiciens promènent leurs caméras et leurs sacs de dons. Ils appellent ça “aide humanitaire”. Le peuple appelle ça humiliation organisée.
Lesly Voltaire voulait offrir du riz.
Le peuple voulait récupérer sa vie.
Deux mondes irréconciliables :
celui des dirigeants qui gèrent la misère,
et celui des citoyens qui refusent de s’y habituer.
Chaque sac de riz tombé au sol est devenu un symbole. Le symbole d’un peuple qui dit non à la pitié, non à la mise en scène, non à la honte. À Bourdon, le riz n’a pas calmé la faim : il a nourri la révolte.
Ce pays n’a pas besoin de riz.
Il a besoin de justice, de courage, et de mémoire.
Il a besoin qu’on arrête de couvrir la pauvreté avec des dons et des discours.
Lesly Voltaire repartira, blessé dans son image, escorté par ses excuses.
Mais le message, lui, ne s’effacera pas :
Haïti n’est pas une soupe populaire.
Haïti est un cri.
Et ce cri, désormais, ne rentrera plus dans le silence.
Un peuple qui rejette le riz pour réclamer la justice, C’est un peuple qui recommence à vivre.
Et quand le peuple se relève, les menteurs, les profiteurs et les faux compatissants commencent, eux, à trembler.
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
+509 4133-8168
