Yanick Lahens : la voix souveraine d’Haïti sacrée par l’Académie française
Dans le vaste archipel de la littérature francophone, Yanick Lahens s’élève comme une étoile rare, alliant la force du verbe à la profondeur de l’âme haïtienne. En 2014, elle a été couronnée par le Grand Prix du roman de l’Académie française pour son œuvre magistrale Bain de lune, un récit envoûtant où se mêlent mémoire, douleur et espérance. Une consécration éclatante pour une femme de lettres dont chaque mot résonne comme une prière pour la dignité humaine.
Publié le 03-Novembre-2025
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Une plume enracinée dans la terre et la mémoire
Née à Port-au-Prince, Yanick Lahens incarne cette génération d’intellectuels haïtiens qui refusent l’oubli. Ses textes, d’une élégance sobre, explorent les fractures d’une nation blessée tout en magnifiant la beauté, la résistance et la sagesse populaire.
Dans Bain de lune, elle tisse la fresque d’une famille paysanne haïtienne traversée par les tempêtes politiques et les forces occultes. À travers le destin tragique et mystique de ses personnages, Lahens fait entendre la voix d’un peuple souvent réduit au silence, offrant à la langue française la profondeur du créole et la cadence du tambour.
Une écrivaine de conviction et de lumière
Yanick Lahens n’est pas seulement romancière : elle est pédagogue, essayiste et militante culturelle. Son œuvre questionne sans relâche les rapports entre pouvoir, mémoire et identité. Dans ses essais, comme dans ses chroniques, elle appelle à une reconstruction morale et culturelle d’Haïti, loin des clichés et des réductions médiatiques.
Elle enseigne à l’Université d’État d’Haïti et anime des ateliers d’écriture où elle encourage la jeunesse à prendre la parole, à « faire du mot une arme de dignité ».
Le Grand Prix du roman : une reconnaissance universelle
Lorsque l’Académie française lui a décerné son Grand Prix, c’est toute une île qui s’est sentie honorée. Par cette distinction, la prestigieuse institution reconnaissait non seulement la puissance narrative de Lahens, mais aussi la portée universelle de son écriture, capable de faire vibrer les consciences au-delà des frontières.
« Bain de lune » devient dès lors bien plus qu’un roman : un chant de mémoire, un cri d’amour à Haïti, un dialogue entre le visible et l’invisible.
Une voix pour l’avenir
Aujourd’hui encore, Yanick Lahens continue de porter haut la parole haïtienne dans les cercles littéraires du monde. Invitée sur de grandes scènes francophones, de Paris à Dakar, elle reste fidèle à sa mission : témoigner, éclairer, relier.
Dans un monde où les murs se dressent, sa plume bâtit des ponts entre le passé et l’avenir, entre la douleur et la beauté, entre Haïti et le reste de l’humanité.
« Ce que j’écris, c’est la mémoire de ceux qui n’ont pas eu droit à la parole. » – Yanick Lahens
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
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