CPT : Le Conseil des Promesses Toxiques

Un an après son installation, le Conseil Présidentiel de Transition se révèle pour ce qu’il est : un théâtre d’illusions, un empire de privilèges et un poison institutionnel. Entre discours creux, absurdités politiques, corruption galopante et absence totale d’action, le CPT a surtout prouvé qu’on peut gouverner un pays… sans jamais gouverner réellement. Haïti mérite mieux. Beaucoup mieux.

Éditorial

Publié le 05-Novembre-2025

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Leadership : un bricolage d’égo et d’absurdité
Le CPT ressemble à une table où chacun veut la chaise du voisin. On ne peut rien espérer d’une absurdité pareille : une “présidence à neuf membres”, plus proche d’une chaise musicale grotesque qu’un gouvernement sérieux. Chaque conseiller joue sa propre partition, tire le pouvoir à lui, tandis que le titre de président est usurpé, choisi par des hauts traîtres sans mandat ni légitimité.
On parle ici d’un Conseil qui se prétend autorité suprême, mais dont la seule loi respectée est celle de l’égo et du clientélisme, transformant la République en farce publique.

Note négative : leadership inexistant, ridicule institutionnel, présidence fantoche choisie par des traîtres.


Sécurité : le naufrage total
Martissant, Canaan, Croix-des-Bouquets : zones interdites, véritables territoires contrôlés par les gangs.La police supplie, l’armée observe, et le CPT commente depuis ses bureaux climatisés.
Pendant que le peuple fuit, le Conseil s’inquiète pour ses escortes et ses vitres teintées.

Note négative : promesses de sécurité = illusions, résultats = catastrophe.


Économie : sous perfusion internationale
La gourde dégringole, les prix flambent, les familles étouffent. Le CPT organise des “tables de concertation” pendant que la misère s’étend.Aucun budget national, aucune politique économique cohérente. Seule la gestion du désastre est assurée.
Note négative : économie paralysée, pauvreté croissante, absence totale de stratégie nationale.


Justice : le silence comme loi
Assassinat du président Moïse ? “Enquête en cours.”
Scandales PetroCaribe et BNC ? “Sous examen approfondi.”
Les responsables se pavanent. Les dossiers s’empilent. Les magistrats intègres se taisent.

Note négative : impunité totale, justice inexistante, peur et autocensure dans toutes les institutions.


Corruption : l’art de piller en toute impunité
Sous le CPT, la corruption n’a pas reculé : elle s’est institutionnalisée. Fonds publics détournés, marchés truqués, postes vendus au plus offrant. Le Conseil, censé représenter l’intérêt général, a transformé chaque budget et chaque projet en opportunité de rente pour ses proches.
Note négative : corruption systémique, complicité institutionnelle, pillage organisé.


Communication : illusion et micro
Le CPT parle beaucoup, agit peu.Chaque communiqué est un théâtre pour masquer l’inaction, chaque conférence un décor pour faire croire que l’État existe encore.Le peuple voit à travers les mots creux : sécurité, réforme, inclusion… tout reste du vent.

Note négative : bavardage institutionnel = masque du désastre réel.


Gouvernance : transition ou trahison ?
Aucune élection, aucune réforme, aucun État.Juste des voyages officiels, des missions et des per diem. Le CPT a confondu “transition” avec extension de privilèges et spectacle permanent.
Note négative : gouvernance = vacuité, transition = comédie politique.


Un an après, le CPT n’a pas gouverné.
Il a occupé l’espace, squatté le pouvoir, décoré le vide et organisé le pillage. Le peuple subit la violence, la misère et l’injustice. Les conseillers, eux, paradent dans leurs bureaux climatisés, distribuent des communiqués et posent pour la presse internationale.

Ironie ultime : ils parlent de sécurité, justice et réforme, mais tout n’est que façade. La vérité est simple : ce Conseil n’est pas un remède, c’est un poison institutionnel, un miroir des ambitions personnelles et des egos mal placés.

Un an de CPT, c’est un an de mensonges officiels, un an de chaos institutionnel, un an de corruption et de mort lente pour Haïti. Et si ce Conseil a un mérite, c’est d’avoir montré au monde entier que le vide, quand il est bien habillé, peut se faire passer pour du pouvoir.


Le peuple mérite mieux.
Haïti mérite une transition qui libère, une justice qui frappe, une sécurité qui protège et une gouvernance qui respecte la dignité de chaque citoyen. Le CPT restera dans l’Histoire comme le plus mauvais exemple de transition, un avertissement : l’impuissance peut se camoufler sous l’étiquette de l’autorité, mais elle ne trompe jamais longtemps ceux qui vivent la réalité.



Le vrai pouvoir n’est pas celui qui parle, mais celui qui agit. Haïti, sa dignité et son avenir, méritent qu’on agisse enfin.

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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