Delmas : un employé de Barbancourt exécuté en pleine rue
Encore un drame. Encore une balle. Encore un citoyen sacrifié sur l’autel de l’impuissance nationale.
Publié le 05-Novembre-2025
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Ce mardi 4 novembre, à Delmas 65, un employé de la société Barbancourt a été froidement abattu par des hommes lourdement armés lors d’une tentative de kidnapping. Le chauffeur, grièvement blessé, a rendu l’âme quelques heures plus tard à l’hôpital La Paix ironie tragique d’un établissement dont le nom ne correspond plus à la réalité du pays.
Cet assassinat s’ajoute à la longue liste des crimes banalisés qui rythment désormais les journées haïtiennes. Les tueurs, eux, circulent sans entrave, parfois escortés par le silence complice d’un État fantôme.
Depuis 2021, Barbancourt, symbole industriel d’un savoir-faire national, subit une série d’attaques : employés enlevés, huit hectares de canne à sucre incendiés, camions de livraison attaqués. Comme si même le rhum fierté et exportation emblématique devait désormais se distiller dans la peur.
Dans un communiqué, la direction de l’entreprise a exprimé ses condoléances aux familles des victimes, tout en appelant à une mobilisation collective pour restaurer la sécurité. Mais mobiliser qui, et contre quoi ?
Car la question dérange : à quoi sert encore l’État haïtien, sinon à compter les morts et publier des communiqués sans lendemain ?
Pendant que les bandits tracent leurs territoires à coups d’armes automatiques, les autorités, elles, tracent leurs voyages diplomatiques et leurs contrats de survie politique.
Haïti, jadis berceau d’une liberté conquise, devient chaque jour un champ de tir à ciel ouvert où même ceux qui travaillent honnêtement finissent exécutés, victimes d’un système qui ne protège plus, mais abandonne.
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
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