Record d’expulsions, record de honte : un président dominicain sans mémoire

un président dont les ancêtres ont cherché une vie meilleure refuse désormais le même droit aux autres, préférant exhiber son arrogance comme un trophée national. La frontière est devenue un ring où l’humanité se fait battre à mains nues, et le cynisme est désormais l’unique stratégie de gouvernement.

Politique

Publié le 08-Novembre-2025

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Plus de 300 000 Haïtiens expulsés en dix mois. Trois cent mille vies piétinées, et un président dominicain, fils d’immigrés, qui semble avoir la mémoire d’un poisson rouge quand il s’agit de compassion. Ironie cruelle : celui dont les ancêtres ont franchi des frontières pour survivre traite désormais les Haïtiens comme des intrus indésirables.

Officiellement, la hausse de 72 % des expulsions serait due aux « patrouilles renforcées » et aux opérations conjointes de police et d’armée. En réalité, c’est un festival de cruauté organisée, avec des rafles arbitraires, des familles arrachées à la hâte, et des enfants séparés de leurs mères comme des numéros sur un registre. On dirait que la dignité humaine est devenue un luxe que le président n’a jamais pu se permettre.

À Ouanaminthe, Belladère et dans les villages frontaliers, les rapatriés arrivent épuisés, affamés et humiliés, tandis que les autorités haïtiennes regardent la scène comme si c’était un feuilleton à la télévision. Le drame humain se transforme en spectacle de passivité : le silence officiel devient complice, et la misère, un décor pour la politique de l’indifférence.

Ironie historique : un président dont les ancêtres ont cherché une vie meilleure refuse désormais le même droit aux autres, préférant exhiber son arrogance comme un trophée national. La frontière est devenue un ring où l’humanité se fait battre à mains nues, et le cynisme est désormais l’unique stratégie de gouvernement.

Pendant que les chiffres gonflent dans les rapports dominicains, la véritable tragédie humaine est effacée. Expulser des centaines de milliers de personnes n’est pas un exploit de sécurité, c’est un acte de mépris d’État, une insulte à l’histoire, et un rappel cruel que la politique peut être un outil de terreur pour ceux qui ont oublié leur passé.

Et que dire du président et de ses conseillers ? Ils semblent croire que la frontière est un terrain de jeu pour leur arrogance. Haïti n’est pas un décor pour leurs expériences de pouvoir ; ce sont des vies humaines qu’ils piétinent avec des chaussures bien cirées. Ceux qui oublient leurs racines devraient méditer : l’histoire ne pardonne pas l’oubli, et la mémoire du peuple est infiniment plus longue que leur courte arrogance.

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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