Haïti : 400 victimes de violences sexuelles en 3 mois et l’État regarde ailleurs

400 vies détruites en 90 jours. 400 cris étouffés. 400 crimes impunis. Le pays entier retient son souffle, terrifié, frustré, révolté. Le silence de l’État face aux gangs est un assassinat en soi. Haïti est assiégée, et la justice, paralysée, ne fait que regarder tomber ses enfants un à un.

Société

Publié le 13-Novembre-2025

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Port-au-Prince, 11 novembre 2025 Trois mois. 400 vies détruites. Et l’État ? Il détourne le regard, comme si ces cris, ces corps brisés, ces innocentes assassinées n’existaient pas. Haïti suffoque sous le règne des gangs, et les pouvoirs publics restent silencieux, impassibles, presque complices.

Entre juillet et septembre 2025, 340 femmes, 59 filles et un homme ont été victimes de violences sexuelles, quatre d’entre elles ont été massacrées. Dans les rues de Port-au-Prince, à Cité Soleil, à Mariani ou en Artibonite, le viol collectif devient la norme, la peur quotidienne. Une adolescente de 17 ans agressée par quatre hommes armés dans sa maison, une jeune femme de 22 ans séquestrée, battue, violée et criblée de balles… et personne ne bouge !

Les gangs n’épargnent plus rien : enfants exploités sexuellement, femmes terrorisées, familles déchirées. En Artibonite, le gang Kokorat San Ras cible 27 mineurs de 13 à 17 ans, transformant le pays en un champ de terreur où la vie humaine ne vaut rien. Les violences sexuelles sont devenues armes de représailles, outils de contrôle, symbole de l’impunité totale.

Et pendant ce temps, le gouvernement ? Les forces de l’ordre ? Des spectateurs figés, incapables ou refusant d’agir. Les victimes accumulent grossesses forcées, traumatismes, maladies, tandis que les auteurs se promènent libres, ricanant devant l’impuissance officielle.

400 vies détruites en 90 jours. 400 cris étouffés. 400 crimes impunis. Le pays entier retient son souffle, terrifié, frustré, révolté. Le silence de l’État face aux gangs est un assassinat en soi. Haïti est assiégée, et la justice, paralysée, ne fait que regarder tomber ses enfants un à un.

Combien de cadavres faudra-t-il encore ? Combien de cris de femmes et d’enfants devront traverser l’air pour que l’État arrête de fermer les yeux et fasse son devoir ? Chaque minute de silence, chaque inaction, est une nouvelle victoire pour les gangs et une nouvelle condamnation pour le peuple. Haïti ne peut plus attendre. Assez !

CP: ONU Haïti

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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