
Publié le 17-Mar-2025
95
Le Conseil National de Symposium sur la Gouvernance s’oppose fermement au référendum du CPT et dénonce l’insécurité grandissante
le Conseil National de Symposium sur la Gouvernance (CNSG) a pris position contre le référendum prévu par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon le CNSG, ce projet est anticonstitutionnel, dangereux pour la démocratie et une menace pour la stabilité du pays.
Port-au-Prince, 13 mars 2025 – Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi à l’hôtel Montana, le Conseil National de Symposium sur la Gouvernance (CNSG) a pris position contre le référendum prévu par le Conseil Présidentiel de Transition (CPT). Selon le CNSG, ce projet est anticonstitutionnel, dangereux pour la démocratie et une menace pour la stabilité du pays.
Le Dr Deus DERONNETH, coordonnateur national du CNSG, a rappelé que l’article 284-3 de la Constitution de 1987 interdit formellement tout référendum visant à modifier la loi fondamentale. Pour lui, tenter d’imposer un référendum dans un climat de terreur est irresponsable : "Comment peut-on consulter un peuple qui vit sous la menace constante des gangs, qui voit ses quartiers tomber un à un sous le contrôle de criminels armés ?"
Le CNSG accuse les autorités de vouloir manipuler les règles du jeu démocratique sans jamais avoir respecté la Constitution en vigueur depuis près de quatre décennies. "Ce sont les mêmes acteurs politiques qui, depuis 39 ans, ont ignoré la loi fondamentale et plongé le pays dans l’instabilité. Aujourd’hui, ils veulent s’offrir un nouveau départ à travers un référendum illégal", dénonce l’organisation.
Le CNSG insiste sur un point crucial : la sécurité doit être garantie avant toute discussion sur l’avenir institutionnel du pays. L’organisation estime que le gouvernement devrait avant tout assurer le droit à la vie et à la sécurité, au lieu de chercher à imposer un référendum controversé.
Le Dr DERONNETH, exhorte les autorités à entamer un dialogue national inclusif, réunissant l’État, la communauté internationale, le secteur privé des affaires, la société civile et même les groupes armés, afin d’établir une feuille de route claire pour sortir de la crise. "Il ne peut y avoir ni référendum ni élections sans sécurité", insiste-t-il.
Alors que la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader, notamment dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, où des gangs armés contrôlent de vastes territoires, le CNSG alerte sur l’urgence d’un véritable consensus national. L’organisation en appelle aux dirigeants actuels pour qu’ils cessent les manœuvres politiques et se concentrent sur la protection des citoyens, la restauration de l’autorité de l’État et la stabilisation du pays.
Dans un climat où l’insécurité atteint des niveaux alarmants et où la population est privée de ses droits fondamentaux, la tenue d’un référendum apparaît pour le CNSG comme une diversion dangereuse, voire une provocation. "Le peuple haïtien a besoin de sécurité et de solutions concrètes, pas d’un simulacre de réforme constitutionnelle organisé par ceux-là mêmes qui ont toujours refusé d’appliquer la loi", conclut le Dr DERONNETH.
Alors que les jours passent et que les violences continuent, la question demeure : le gouvernement écoutera-t-il cet appel à la raison, ou persistera-t-il dans sa quête d’un référendum rejeté par une large frange de la population ?

Paul Markenley Augustin
Journaliste reporter d'iamge/ Administrateur
paulmarkenleyaugustin@gmail.com
+509 43 57 4301