BINUH : le rapport de la honte, l’ingérence déguisée
Ce document du BINUH ne fera pas avancer le pays d’un millimètre. Il ne sauvera personne. Il ne changera rien.
Publié le 20-Novembre-2025
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Le BINUH a encore frappé.
Un nouveau rapport vient d’accuser le commissaire Jean Ernest Muscadin d’être impliqué dans la mort de 27 personnes entre avril et septembre 2025.
Mais ce document n’est pas un rapport : c’est un projectile politique, lancé précisément au moment où la population réclame ouvertement la candidature de Muscadin à la présidentielle.
Ce n’est pas de l’observation.
C’est du sabotage.
Depuis son installation, le BINUH n’a jamais été synonyme de sécurité, d’ordre ou d’efficacité. Il est devenu le symbole d’une élite internationale qui parle beaucoup, écrit énormément, et n’agit presque jamais sinon pour s’immiscer dans les affaires politiques internes.
Quand Haïti brûle, le BINUH rédige.
Quand les gangs avancent, le BINUH observe.
Quand le peuple crie, le BINUH statistique.
Mais quand un acteur local commence à bousculer l’équilibre établi, à déranger les calculs diplomatiques et à susciter un véritable engouement populaire, là, miraculeusement, “un rapport urgent” apparaît.
La ficelle est grosse, usée, presque obscène.
Pendant que les bandits transforment des régions entières en zones de guerre, pendant que des familles fuient sous les balles, pendant que l’État s’effrite, le BINUH n’a jamais osé produire un rapport frontal contre les parrains mafieux, les politiciens complices ou les intérêts étrangers qui alimentent ce chaos.
Mais Muscadin ?
Lui, ils le visent sans trembler.
Ce rapport n’a qu’un objectif : envoyer un avertissement clair à quiconque oserait briser la docilité attendue par les chancelleries.
Une tentative de décapitation politique déguisée en expertise technique.
Le BINUH prétend protéger les droits humains.
Mais il laisse pourrir la situation.
Il laisse grandir les gangs.
Il laisse disparaître des écoles, des hôpitaux, des commerces.
Son bilan est une faillite étalée sur plusieurs années mais jamais reconnue, jamais assumée.
À force de “recommandations”, de “conseils” et de “constats”, l’organisation est devenue un spectateur immobile, un témoin passif qui ne rend de comptes à personne, tout en s’arrogeant le droit de juger ceux qui, eux, sont sur le terrain.
Haïti ne peut plus être gouvernée par des rapports importés.
Haïti ne peut plus être évaluée à travers des PDF diplomatiques déconnectés du sang, des larmes, des ruines du quotidien.
Ce document du BINUH ne fera pas avancer le pays d’un millimètre. Il ne sauvera personne. Il ne changera rien.
C’est juste un nouvel acte d’ingérence, habillé en expertise, calibré pour affaiblir un acteur jugé trop dérangeant.
Un rapport de plus ? Oui. Mais cette fois, un rapport de la honte.
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
+509 4133-8168
