18 novembre 2025 Le jour où Haïti a rugi.
Les Grenadiers qualifiés pour la Coupe du monde : l’exploit qui réveille une nation
Publié le 20-Novembre-2025
26
Il existe des soirs où un peuple retrouve sa voix, son souffle, son âme. Des soirs où l’histoire cesse d’être un souvenir pour redevenir une promesse. Le 18 novembre 2025, Haïti a vécu l’un de ces soirs-là. Un soir où les Grenadiers ont fait trembler le destin, où le football est devenu plus qu’un sport : une délivrance, un cri de survie, un acte de beauté pure.
Le match d’une génération
Dès l’entrée sur le terrain, on a compris que les Grenadiers n’étaient pas venus jouer.
Ils étaient venus écrire. Ils étaient venus sculpter. Ils étaient venus prouver au monde que même dans la tourmente la plus profonde, Haïti demeure une nation capable de miracle, de courage, de grandeur.
Chaque joueur a combattu avec une intensité presque spirituelle :
Une défense solide comme une forteresse. Un milieu lucide, intelligent, discipliné. Une attaque fulgurante, affamée, prête à déchirer les filets du destin.
Et derrière eux, comme un mur invincible, Jhony Placide, capitaine de cœur, guerrier de lumière, a laissé sur la pelouse chaque fibre de sa vie. À 37 ans, il a arrêté le temps, il a stoppé les doutes, il a porté Haïti comme un père porte un enfant qu’il refuse de laisser tomber.
Le but de la délivrance
Lorsque le but de la qualification est arrivé, c’est tout un pays qui a explosé.
Des cris dans les rues.
Des larmes dans les maisons.
Des prières dans les églises.
Des mains sur le cœur.
Des drapeaux dans la nuit.
Ce but n’était pas seulement un point au tableau :
C’était un cri venu des entrailles d’un peuple,
un cri qui disait :
Nous existons. Nous luttons. Nous rêvons encore. Nous sommes Haïti.
Un 18 novembre qui entre dans les annales
Cette date, déjà sacrée dans l’histoire, vient d’être scellée une deuxième fois :
18 novembre 1803 – Vertières : la victoire de nos ancêtres.
18 novembre 2025 – Qualification : la victoire de nos héritiers.
Deux batailles.
Deux glorioles.
Un même souffle : la résistance.
Les Grenadiers ont marché dans les pas de Dessalines, Capois-La-Mort, Sanité Bélair et de tous ces héros dont le sang a créé notre liberté.
Ils ont joué avec la même audace, la même dignité, la même rage de vivre.
Un peuple rassemblé comme jamais
Au milieu d’une crise nationale, d’un pays fatigué de survivre, cette victoire a offert une rare chose :
L’unité.
Riches, pauvres, jeunes, vieux, du Cap à Jérémie, de Port-au-Prince à Ouanaminthe, la nation tout entière a chanté d’une seule voix :
"Allez les Grenadiers ! Nou la ! Nou poko mouri !"
Dans un pays fracturé, les joueurs ont recousu quelque chose d’essentiel :
Le sentiment d’appartenir à une seule famille.
Ils ont fait plus que gagner : ils ont réparé.
Ils ont réparé l’espoir.
Ils ont réparé l’orgueil.
Ils ont réparé un pays qu’on croyait brisé.
Car en se qualifiant pour la Coupe du monde, les Grenadiers ont offert une preuve extraordinaire :
Haïti mérite d’être vue autrement que par ses malheurs.
Cette équipe est notre ambassade, notre voix, notre fierté, notre renaissance.
Une qualification qui nourrit l’avenir
Cette victoire ouvre une porte géante.
Elle annonce une nouvelle ère, une génération dorée, une équipe qui n’a plus peur de rien ni de personne.
Le monde entier devra désormais compter avec Haïti.
Les Grenadiers ne seront pas de simples participants :
Ils seront des combattants, des poètes, des rêveurs prêts à surprendre encore.
Hommage final aux héros
Aujourd’hui, nous saluons :
Leur discipline.
Leur courage.
Leur humilité.
Leur foi.
Leur amour pour la patrie.
Ils ont porté un pays sur leurs épaules.
Ils ont offert un triomphe que personne n’oubliera.
Ils ont réveillé la nation.
Et désormais, une certitude demeure :
Les Grenadiers ne sont pas seulement qualifiés.
Ils sont entrés dans la légende.
Merci, Grenadiers.
Merci pour l’honneur.
Merci pour la fierté.
Merci pour la lumière.
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
+509 4133-8168
