COP30 en Amazonie : un consensus minimal adopté, sans avancée sur la sortie des énergies fossiles
Celle-ci revêt une importance particulière, car elle intervient dix ans après l’Accord de Paris et doit préparer la révision des plans climatiques nationaux, étape cruciale pour maintenir l’objectif de 1,5 °C à portée.
Publié le 24-Novembre-2025
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Les négociateurs de près de 200 pays ont adopté samedi, lors de la 30e Conférence des Parties (COP30), un accord final considéré comme un compromis limité, dépourvu d’engagements concrets sur la sortie des énergies fossiles. Réunis au cœur de l’Amazonie, les États participants ont validé un texte qui salue la coopération climatique, mais ne fixe aucune obligation contraignante pour accélérer la réduction des émissions mondiales.
Qu’est-ce que la COP30 ?
La COP30 est la 30e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Organisée cette année en Amazonie brésilienne, elle réunit presque tous les pays du monde afin de négocier des réponses collectives face à la crise climatique. Chaque COP sert à évaluer les progrès réalisés, ajuster les stratégies et renforcer les engagements nationaux. Celle-ci revêt une importance particulière, car elle intervient dix ans après l’Accord de Paris et doit préparer la révision des plans climatiques nationaux, étape cruciale pour maintenir l’objectif de 1,5 °C à portée.
Un accord recentré sur l’Accord de Paris
La décision adoptée réaffirme l’objectif de contenir le réchauffement climatique à 1,5 °C, tel qu’inscrit dans l’Accord de Paris. Elle encourage le renforcement des efforts climatiques, mais sur une base strictement volontaire, sans nouvel engagement contraignant. Aucune feuille de route internationale ni échéancier n’a été intégré.
Le document évite toute mention explicite d’une « sortie » ou « élimination » des énergies fossiles. Il renvoie simplement au consensus atteint lors de la COP28 à Dubaï, où les États avaient reconnu la nécessité d’une transition « hors » des énergies fossiles, sans mécanisme précis.
Des divergences marquées entre les États
La question énergétique a de nouveau mis en lumière les différences entre pays dépendants des revenus du pétrole et du gaz et ceux qui réclamaient une avancée plus rapide. Plus de 80 pays notamment européens, latino-américains et insulaires souhaitaient un engagement formel, un calendrier et une stratégie commune.
Ces propositions n’ont pas obtenu le consensus requis, dans un contexte international marqué par des rivalités géopolitiques, des conflits armés et une crise énergétique mondiale qui pousse certains États à maintenir voire augmenter leur production fossile.
Le Brésil propose deux feuilles de route volontaires
Pour répondre à ces limites, la présidence brésilienne de la COP30 a annoncé le lancement prochain de deux initiatives non contraignantes :
1. Une feuille de route pour accompagner les pays volontaires dans la transition énergétique et la réduction progressive des énergies fossiles ;
2. Une feuille de route spécifique contre la déforestation, enjeu majeur en Amazonie et essentiel pour la stabilité climatique mondiale.
Un résultat jugé prévisible
Plusieurs délégations et observateurs estimaient dès le début de la conférence qu’un accord ambitieux serait difficile à atteindre dans le contexte actuel. Pour eux, l’adoption d’un texte minimal reflète les tensions géopolitiques qui freinent la coopération internationale.
Prochaines étapes
Les États devront désormais réviser leurs contributions déterminées au niveau national (NDC) en vue de la prochaine conférence climatique. Ces nouveaux engagements seront déterminants pour évaluer si l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C reste réalisable.
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
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