Haïti, terre de l’insécurité d’État : le chaos en costume-cravate
Haïti mérite mieux que des promesses. La population mérite de marcher dans les rues sans trembler, de prendre l’avion sans craindre qu’un vol ne devienne un enfer.
Publié le 24-Novembre-2025
20
Ah, Haïti… ce pays où l’État de droit existe sur le papier, comme une promesse encre pâle sur un parchemin oublié. Ici, l’insécurité n’est plus un hasard, ni une fatalité naturelle : elle est un produit d’État, distillé goutte à goutte par ceux qui devraient la combattre.
L’APN attaquée en plein jour ? Check. Un avion de Sunrise Airways touché par des balles sur le tarmac, alors qu’il s’apprêtait à décoller ? Check. Des citoyens ordinaires qui se barricadent chez eux, priant pour survivre un autre jour ? Double check. Et pendant ce temps, nos « responsables de sécurité » contemplent le désastre depuis leurs bureaux climatisés, rédigeant des rapports qui sentent le formaldéhyde. Quelle efficacité ! Quelle présence ! Quelle vigilance !
Ironie suprême : le crime, les gangs, les voyous armés, semblent avoir reçu une accréditation officielle. Ils circulent, frappent et menacent avec la certitude d’être intouchables, et ce n’est pas faute de témoins. Le gouvernement, lui, offre de beaux communiqués où les mots « sécurité » et « protection » valsent, mais la réalité est tout autre : la population est seule, abandonnée, et terrorisée par ce qu’on pourrait désormais appeler l’insécurité d’État.
Et qu’en est-il de la stratégie de ces gardiens en costume-cravate ? Mystère. Plan d’action ? Invisible. Présence sur le terrain ? Une légende urbaine. Pendant ce temps, chaque attaque devient un poème cruel, chaque citoyen un personnage tragique dans une pièce écrite par l’incompétence et la négligence.
Haïti mérite mieux que des promesses. La population mérite de marcher dans les rues sans trembler, de prendre l’avion sans craindre qu’un vol ne devienne un enfer. Mais tant que les responsables de sécurité resteront des spectateurs poétiques du chaos, le pays continuera de jouer le rôle de théâtre de l’absurde, où la loi est une illusion et la peur, une réalité quotidienne.
Il est temps que ces « protecteurs » cessent de faire de l’ombre à la tragédie et commencent à protéger ce peuple qu’ils ont juré de servir. Ou bien Haïti restera, pour toujours, la scène d’une insécurité d’État, tragique, ironique… et parfaitement orchestrée.
Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
maximedanieletienne@gmail.com
+509 4133-8168
