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Publié le 29-May-2025

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Haïti : Des Leaders Politiques Proposent un Cadre de Stabilisation Pré-électorale au CPT

Ils demandent au CPT d’initier rapidement des consultations inclusives afin d’élaborer un plan clair, assorti d’un calendrier politique cohérent, qui permettrait d’aboutir à l’élection d’un nouveau gouvernement démocratiquement légitime.

Port-au-Prince, 28 mai 2025 — Alors que le pays s’enfonce dans une crise multiforme et que la perspective d’élections crédibles s’éloigne, plusieurs figures politiques issues d’horizons divers ont officiellement adressé une correspondance au président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Fritz Alphonse Jean. Cette lettre, datée du 26 mai 2025, contient des propositions concrètes visant à baliser une sortie de crise d’ici au 7 février 2026, date symbolique dans l’histoire politique haïtienne.

Dans un ton à la fois courtois et inquiet, les signataires représentant des partis et organisation comme EDEM, KDPL, FPPH, CNSG ou encore DEMAREH — affirment leur « profonde préoccupation face à l’aggravation de la crise de gouvernance ». Ils considèrent que le CPT, qui devait conduire le pays vers des élections, a échoué jusqu’ici à créer un climat de confiance et de stabilité.
Ce groupe d’acteurs politiques exhorte donc le Conseil à reconsidérer son approche et propose une feuille de route centrée sur deux axes : la planification rigoureuse de la transition et la confirmation des autorités locales.
Les signataires rappellent que l’Accord du 3 avril 2024, dans son article 10, avait fixé la fin de la transition au 7 février 2026. Conscients des retards accumulés, ils appellent à une reprise en main du calendrier, condition essentielle pour restaurer la crédibilité du processus électoral. Pour eux, le temps presse : il reste moins de neuf mois avant cette échéance cruciale.

Ils demandent au CPT d’initier rapidement des consultations inclusives afin d’élaborer un plan clair, assorti d’un calendrier politique cohérent, qui permettrait d’aboutir à l’élection d’un nouveau gouvernement démocratiquement légitime.
Autre mesure jugée essentielle : la confirmation des autorités locales en poste. Dans un pays où l’État central peine à imposer son autorité face à la montée des gangs et à l’effondrement des institutions, les élus locaux comme les ASEC, CASEC et délégués demeurent les derniers remparts de l’administration publique dans les zones reculées.
Pour les auteurs de la lettre, renforcer ces structures locales permettra non seulement de mieux encadrer la population, mais aussi de freiner l’influence des groupes armés, de mieux acheminer la justice de proximité, et surtout, de préparer le terrain pour des élections viables.

Dans un paysage politique souvent dominé par la méfiance et la fragmentation, cette démarche collective apparaît comme un sursaut de responsabilité. Les signataires — Joseph Jacques DESIR, Gardy LUCCER, David FLEURIMOND, Deus DERONNEHT, Salvador ST VICTOR, entre autres — envoient un message clair au CPT : le statu quo n’est plus tenable.
Alors que la violence gagne du terrain, que les structures publiques s’effondrent et que la population perd espoir, la transition ne peut pas se permettre de rater ce dernier virage.

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Paul Markenley Augustin

Journaliste reporter d'iamge/ Administrateur

paulmarkenleyaugustin@gmail.com

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