Société

Publié le 19-Nov-2024

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Du trou-de-cul au trou-à‐rats

Devant le très grand danger qui frappe toute une population, l’humanité entière s'en fout de la descente de ce morceau d'île incapable de se tenir débout par ses propres moyens.

Épris à de graves problèmes de sécurité de toute sorte et d'instabilité politique chronique qui menaçant l'existence même du pays, Haïti se retrouve de plus isolé dans l'hémisphère occidentale. Devant le très grand danger qui frappe toute une population, l’humanité entière s'en fout de la descente de ce morceau d'île incapable de se tenir débout par ses propres moyens.

La descente aux enfers !

Haïti poursuit inexorablement sa descente vers les abîmes en dépit de l'arrivée au pouvoir de toute la classe politique haïtienne, du secteur privé des affaires et de la Société civile. Cela n'empêche que notre pays dégringole.

Jadis, les grands dossiers politiques du pays se traitaient dans les grands salons diplomatiques de Washington.
Désormais, la question haïtienne est reléguée dans les couloirs maigrichons, subalternes de la CARICOM, un club de poussinet qui représentent à peine un tiers du poids démographique d'Haïti et un millième du poids politique, historique et culturel d'Haïti.

Le pays est fourvoyé.

À force de multiplier désordres sur désordres dans nos affaires intérieures, le pays se retrouve relégué au cadet des soucis des grandes institutions diplomatiques qui laissent clairement entrevoir une Lassitude dans les crises interminables d'Haïti. Les étrangers affichent un mépris déconcertant pour plus de 12 millions d'êtres humains épris à une situation sécuritaire quasi dramatique. Abandonné à son sort, le pays de liberté se retrouve de plus en plus isolé. Les ambassades et consulats sont fermés, les personnels diplomatiques, rapatriés et les visiteurs nationaux ou étrangers sont tenus à distance. Les grandes compagnies de transports de containeurs annoncent leur refus d’accostage aux ports d'Haïti. Quant aux aéroports, ils sont fermés parce que les avions en plein vol sont attaqués. Tout cela ne semble ébranler personne de l'échiquier international. Comme s'il s’y aurait passé une consigne générale et observé à la lettre de laisser mourir ce pays qui a fait chier la civilisation occidentale au 19ème siècle.

Pour faire comble de malheur, la République voisine ferme ses frontières et humilie Haïti sous toutes les formes possibles et imaginables.

Et du gouvernement haïtien!

Les gouvernements qui se succèdent au pouvoir, représentants de l'Ordre et de la force publique, englués dans des querelles intestines et de corruption villipendeuse, sont de plus en plus impuissants, rabougris. Devant la flambée de l'insécurité, le gouvernement haïtien, toujours budgétivore, évidemment, rachitique tout de même, gagne-lui aussi, le maquis. Comme ces milliers de familles déplacées, le gouvernement quitte lui aussi ses bureaux situés trop près des périmètres contrôlés par les Gangs. Les ministres, Directeurs généraux et autres hauts fonctionnaires, désertent leur foyer et se cachent dans des Hôtels, au frais de l'état, bien sûr.

Bref, Haïti est passé du pays Trou-de-cul au pays Trou-à-rats où il n'existe aucune porte de sortie possible pour ceux qui y vivent encore.
Devant un éventuel danger de mort, l'haïtien de 2024 n'a pas trop grand choix : Résister armes à la main ou Mourir.

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Jacques Joseph DESIR

Professeur, Normalien

desirjacques988@gmail.com

50944881332


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