Haïti : Les promesses américaines restent des mots, la PNH attend des actes

La vraie urgence, c’est la Police Nationale d’Haïti (PNH). Sous-équipée, insuffisamment formée, sans logistique adéquate, elle reste seule face aux gangs.

Politique

Publié le 12-Septembre-2025

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Port-au-Prince, le 12 Septembre 2025. Port-au-Prince est assiégée. 90 % de la capitale est sous le contrôle des gangs. Pillages, kidnappings, agressions… chaque semaine, des dizaines de familles fuient leurs quartiers, laissant derrière elles leurs maisons, leurs commerces, leurs vies. Dans ce chaos, les États-Unis et le Panama proposent une solution spectaculaire : une force internationale de 5 550 hommes capable d’arrêter les gangs. Sur le terrain, la réalité est toute autre.

Depuis juin 2024, les soldats kenyans déployés en Haïti peinent à contenir l’escalade de violence. Prévue pour 2 500 hommes, la mission ne compte aujourd’hui moins de 1 000 soldats, faute de financement et de matériel. Résultat : les gangs prospèrent et la population continue de vivre dans la peur.

La vraie urgence, c’est la Police Nationale d’Haïti (PNH). Sous-équipée, insuffisamment formée, sans logistique adéquate, elle reste seule face aux gangs. Envoyer des soldats étrangers ne remplacera jamais une police locale capable d’agir durablement et de protéger les Haïtiens.

Le projet soumis au Conseil de sécurité de l’ONU promet des opérations « ciblées » et la protection des infrastructures essentielles. Mais tant que la PNH ne reçoit pas des renforts concrets, tout effort restera superficiel. Il faut :
-Formations spécialisées pour la PNH
-Équipements modernes et adaptés
-Logistique solide et coordination avec les forces armées haïtiennes

Sans ces mesures, même une force internationale massive ne fera que ralentir temporairement les gangs, sans jamais rétablir l’autorité de l’État. Les promesses américaines restent des mots, mais pour les Haïtiens, chaque jour compte.

Le Conseil de sécurité doit voter fin septembre. Pendant ce temps, la population continue de fuir, de subir et de compter sur des paroles qui restent lettre morte. La PNH n’a pas besoin de discours ou de promesses : elle a besoin d’actes réels, immédiats, pour que les habitants puissent enfin vivre sans peur.

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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