
Publié le 29-Nov-2024
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Marigot : Le MOJEREV s’insurge contre des nominations opaques et réclame la transparence
Nous, membres du Mouvement des Jeunes Révoltés (MOJEREV), vous adressons cette lettre pour exprimer notre profonde préoccupation face aux manœuvres orchestrées par certains politiciens locaux visant à se faire désigner comme agents intérimaires pour la commune de Marigot. Ces individus utilisent des canaux politiciens douteux pour faire parvenir leurs noms à la table des négociations du CPT, au mépris des aspirations et des intérêts réels des forces vives de Marigot.
Le Mouvement des Jeunes Révoltés (MOJEREV) a pris une position ferme face à ce qu’il considère comme une atteinte grave à la démocratie locale. Dans une lettre ouverte adressée à M. Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de la Transition (CPT), le groupe s’élève contre des nominations d’agents intérimaires qu’il qualifie d’arbitraires et contraires aux intérêts de la commune de Marigot.
Portant la voix d’une jeunesse déterminée à défendre la transparence et l’intégrité, le MOJEREV alerte sur les conséquences potentielles de telles pratiques pour l’avenir de la commune et appelle à des mesures immédiates pour rétablir la confiance entre la population et ses dirigeants.
Une indignation justifiée
Dans sa correspondance signée par le coordonnateur Ifterson Coichy, le MOJEREV dénonce les « manœuvres douteuses » orchestrées par des politiciens locaux qui, selon le mouvement, exploitent des canaux informels pour imposer leurs noms aux instances décisionnelles du CPT. « Ces pratiques opaques, si elles ne sont pas freinées, risquent de confisquer l’administration communale au profit d’intérêts partisans et personnels », souligne le mouvement dans sa lettre. Cette indignation va au-delà des accusations. Elle reflète une frustration accumulée chez les jeunes, conscients de l’importance d’une gouvernance transparente pour garantir le développement de Marigot, une commune au potentiel stratégique, économique et géographique indéniable.
Marigot, un enjeu clé pour le Grand Sud
Depuis le blocage de la route nationale à Martissant, Marigot est devenue un point névralgique pour le transport des marchandises en provenance du marché binational. Ce positionnement en fait un pilier de l’économie régionale. Cependant, une gestion inadéquate ou politisée de la commune pourrait gravement compromettre son développement. « Nous ne saurions tolérer que les ambitions égoïstes de quelques individus mettent en péril l’avenir de notre commune et des localités environnantes », déclare le MOJEREV avec une fermeté non dissimulée.
Un appel à l’inclusion et à la transparence
Plutôt que de se limiter à dénoncer les irrégularités, le MOJEREV propose une solution. Le mouvement recommande la mise en place d’un processus participatif, où les forces vives de Marigot identifieraient trois personnalités compétentes, intègres et représentatives de la communauté. Cette liste serait soumise à la Délégation départementale du Sud-Est pour validation, assurant ainsi un respect des normes démocratiques. Pour le MOJEREV, cette approche est la seule voie viable pour garantir une transition apaisée. « La jeunesse de Marigot exige des actes concrets, pas des promesses vides. Elle aspire à une gouvernance qui reflète les aspirations réelles de la population ».
Un test pour le leadership du CPT
Le mouvement interpelle directement M. Leslie Voltaire, président du CPT, pour qu’il prenne position et garantisse la transparence du processus. « Votre leadership est crucial pour montrer que cette transition est différente, qu’elle est basée sur l’équité et la justice », écrit le MOJEREV. Alors que la transition politique nationale reste fragile, les décisions prises à Marigot pourraient bien devenir un symbole de la capacité ou non des autorités à instaurer une gouvernance crédible et inclusive.
Une jeunesse éveillée, un futur en jeu
Le combat du MOJEREV incarne plus qu’une revendication locale : il illustre une soif de changement, une quête de justice et un rejet des pratiques politiques archaïques. À travers son action, le mouvement rappelle que la jeunesse haïtienne ne se contentera plus de rester en marge des décisions qui affectent son avenir. Elle exige un siège à la table des négociations, mais surtout des décisions qui mettent l’intérêt collectif au premier plan.
L’absence de réponse officielle du CPT laisse pour l’instant une question cruciale en suspens : la voix des citoyens, et notamment celle des jeunes, sera-t-elle entendue ?
Une chose est sûre : la jeunesse de Marigot, à travers le MOJEREV, refuse de baisser les bras.

Pelado LADOUCEUR
Journaliste
ladouceurpelado65@gmail.com
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