42 morts. Trois jours de silence. Un État complice ?

Le sang coule, la peur s’installe, et l’État reste muet. Un mutisme qui ressemble moins à de l’oubli qu’à une complicité tacite.

Actualité

Publié le 15-Septembre-2025

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Plus de 72 heures après le massacre glaçant de 42 civils à Cabaret, le silence du pouvoir résonne plus fort que les rafales des fusils. Tandis que des familles brisées enterrent leurs proches, l’exécutif se terre dans un mutisme indécent. Pas une déclaration, pas une note de condamnation, pas un mot. Rien. Comme si la vie de 42 citoyens haïtiens n’avait aucune valeur aux yeux de ceux qui prétendent gouverner.

Et pendant ce temps, les criminels de la coalition Viv Ansanm, dirigés par Jimmy Chérizier alias “Barbecue”, poursuivent leur œuvre sanglante. Ce dimanche encore, plusieurs chauffeurs de taxi-moto ont été exécutés sur la route de Cabaret. Le sang coule, la peur s’installe, et l’État reste muet. Un mutisme qui ressemble moins à de l’oubli qu’à une complicité tacite.

Comment expliquer ce silence coupable ? Oubli ? Incompétence ? Ou pire : collaboration silencieuse avec les bourreaux ? Chaque minute de mutisme est une gifle donnée aux victimes, chaque jour sans réaction est une trahison nationale.

Ce drame ne met pas seulement à nu l’impuissance des autorités : il révèle leur lâcheté. Tandis que les foyers haïtiens pleurent, eux se cachent derrière des murs, protégés par des gardes armés, insensibles à l’hécatombe qui décime le peuple. Leur silence n’est pas seulement de l’indifférence : c’est un consentement.

Haïti n’est pas seulement déchirée par des gangs, elle est abandonnée par un pouvoir qui a choisi le silence plutôt que la défense de son peuple. 42 morts ignorés, ce sont 42 accusations lancées contre un État qui ne protège plus, qui ne gouverne plus, qui trahit.

Jusqu’à quand ce peuple martyrisé devra-t-il enterrer ses enfants dans l’indifférence criminelle de ses dirigeants ? Jusqu’à quand tolérerons-nous ce pouvoir dont le silence pèse comme une approbation et dont les mains, désormais, sont tachées du sang des innocents ?

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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