Jean-Jacques Dessalines : Le volcan qui forgea une nation

Aujourd’hui, nous rendons hommage à Jean-Jacques Dessalines, père fondateur, titan de l’émancipation. Son nom est une prière, son regard une flamme, son héritage une dette que chaque génération doit honorer.

Actualité

Publié le 20-Septembre-2025

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Jean-Jacques Dessalines, fils de la terre meurtrie, naquit esclave mais refusa de mourir courbé. Dans la fournaise des plantations, il trempa son âme dans le feu de la révolte. Soldat farouche de l’armée de Toussaint Louverture, il devint le général incandescent qui ne recula jamais devant l’impossible.

Dessalines, c’est le fer et la braise. C’est la main calleuse qui brisa les chaînes, le glaive levé contre l’injustice. C’est le stratège de Vertières, celui qui fit trembler l’Empire napoléonien et qui osa, le 1er janvier 1804, proclamer la liberté d’un peuple que l’Histoire condamnait au silence.

Empereur Jacques Ier, il ne fut pas seulement un chef militaire : il fut l’incarnation même de la justice des damnés de la terre. Sa voix tonnait comme un tonnerre : « Haïti sera libre ou ne sera pas ! » Il sut que la dignité d’un peuple n’a pas de prix, et il l’arracha avec le sang, les larmes et le courage.

Dessalines n’était pas un rêveur lointain, il était un bâtisseur. Il traça les premières lignes d’une nation souveraine, où le sol ne devait plus jamais connaître le fouet colonial. Il protégea les siens avec la rudesse d’un père et l’inflexibilité d’un volcan. Il fut trahi, assassiné, mais jamais effacé : car dans chaque souffle d’Haïti, il demeure.



Hommage et interpellation

Aujourd’hui, nous rendons hommage à Jean-Jacques Dessalines, père fondateur, titan de l’émancipation. Son nom est une prière, son regard une flamme, son héritage une dette que chaque génération doit honorer.

Mais que penserait-il de nos dirigeants actuels ? Des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) ? Dessalines, l’inflexible, celui qui a fait trembler les empires pour la liberté d’un peuple, verrait aujourd’hui un pays livré aux intrigues, à la corruption, et au mépris des citoyens.

Il verrait des élites détourner l’argent public, vendre nos ressources, fermer les yeux sur l’insécurité qui dévore nos villes. Il verrait des ministres qui protègent leurs amis et leurs intérêts personnels, pendant que les familles pleurent leurs enfants tués par les gangs ou affamés par la pauvreté. Il verrait un Premier ministre qui applaudit le statu quo et des conseillers du CPT qui ferment les yeux sur les scandales financiers et la faillite morale de l’État.

Dessalines hurlerait. Il frapperait du poing sur la table du CPT, sur le siège des ministres et du Premier ministre. Il rappellerait que le sang versé pour la liberté n’a jamais été un ticket pour la médiocrité ou la trahison. Que chaque acte de corruption, chaque silence complice, est une gifle à sa mémoire et une blessure pour Haïti.

Dans l’ombre des palais, il apparaîtrait comme un spectre incandescent, observant, jugeant, rappelant aux vivants que le courage et la justice sont les seules devises dignes d’une nation. Héros immortel, nous te saluons. Et si tes fils et filles ont trahi ton rêve, sache que ton cri continue de résonner :

« Haïti doit redevenir digne, ou Haïti disparaîtra. »

Que chaque gouvernant sache que le peuple te regarde, et que la justice de Dessalines, implacable et éternelle, n’attend que le courage de ceux qui oseront enfin servir la patrie.

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Maxime Daniel ETIENNE

Journaliste

maximedanieletienne@gmail.com

+509 4133-8168


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