Haïti en flammes : drones kamikazes, enfants sacrifiés et État en vacances
Samedi 20 septembre, Simon Pelé à Cité Soleil a été transformé en scène de massacre. Deux drones kamikazes explosent, visant Albert Steevenson, alias « Djouma ». Ironie macabre : le chef de gang célébrait son anniversaire en distribuant des cadeaux aux enfants. Résultat : huit enfants morts, six grièvement blessés, trois civils et quatre bandits tombés. Une fête d’anniversaire transformée en cimetière.

Publié le 24-Septembre-2025
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Pendant que les enfants gisaient dans leur sang, Routo finissait de relire son discours, attendant la tribune pour présenter son bilan maigre et pathétique. Son « rapport » est un catalogue d’échecs : une mission kenyane financée à plus d’un milliard de dollars, et pourtant, la police, armée de drones kamikazes, ne laisse derrière elle qu’un bilan sanglant et insoutenable. Pitié, son bilan est un naufrage dont les innocents paient le prix.
Et l’État haïtien ? Silencieux, immobile, absent. 48 heures après le carnage, pas une déclaration officielle. Pas un mot pour les morts. Pas un geste pour les survivants. Le Premier ministre, le Conseil présidentiel de transition, la police, les sociétés privées de sécurité… tous spectateurs d’un théâtre d’horreur dont ils portent la responsabilité collective.
Le RNDDH, dans son rôle habituel de lanceur d’accusations sans preuve, pointe du doigt la police. Pendant ce temps, Jimmy Cherizier, alias « Barbecue », terroriste reconnu par les États-Unis et chef de la coalition « Viv Ansanm », promet vengeance. Comme si le pays n’était pas déjà en otage de la violence qu’il refuse de réguler.
Cité Soleil devient le symbole de l’Haïti que personne ne protège : les enfants sont les proies de drones et de gangs, les civils sont abandonnés, et l’État, soi-disant garant de la vie, est réduit à un observateur impuissant, les mains propres mais le cœur vide.
Dans ce pays, l’impunité danse sur les ruines, et les drones deviennent le symbole d’une administration qui regarde mourir sa jeunesse sans honte. Les élites, corrompues et silencieuses, poursuivent leur banquet, tandis que les morts n’ont même plus droit à un enterrement digne.
L’ironie ultime : Haïti est un pays où la vie humaine ne vaut rien, où le chaos est politique, et où la mort frappe toujours les innocents. Les enfants tués à Cité Soleil ne sont pas seulement victimes de drones ou de gangs : ils sont victimes d’un État absent, d’un gouvernement complice par indifférence, et d’une société qui s’habitue à l’inhumain.
Et pendant que l’on compte les cadavres, on s’étonne encore de l’agonie du pays.

Maxime Daniel ETIENNE
Journaliste
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